Pass contraception : Cachez ce papier que je ne saurais voir !18/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2155.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pass contraception : Cachez ce papier que je ne saurais voir !

Le rectorat de l'Académie de Poitiers a obéi au ministre de l'Éducation et décidé que le « Pass contraception » proposé par Ségolène Royal ne serait pas distribué aux jeunes filles mineures dans les établissements scolaires de la Région Poitou-Charentes.

Ce pass contraception devait comprendre des tickets pour une visite médicale, pour des analyses, un bon d'échange en pharmacie pour un moyen contraceptif et le droit à une visite de contrôle. Ce sont les infirmières scolaires qui auraient pu le distribuer.

Le ministre de l'Éducation, Luc Chatel, s'est insurgé contre ce projet qui aurait consisté, selon lui, à « se substituer au Planning familial, seul autorisé à prescrire des contraceptifs à un enfant mineur ». En réalité ce pass contraception ne prescrit rien, ce n'est qu'un « bout de papier qui donne accès, entre autres, à une prescription médicale » comme l'a dit la secrétaire générale du Planning qui a ajouté : « Personne ne marche sur nos plates-bandes ! »

Voilà pour Luc Chatel qui, un instant, s'était transformé en défenseur des prérogatives du Planning - ce qui ne manque pas de sel ! Surtout quand on sait que le mouvement en question, faute de moyens, a du mal à remplir son rôle et que le gouvernement, qui démantèle le système de santé, contribue à la disparition des centres d'IVG.

Mais ce coup de gueule ministériel plaira sans doute à la fraction réactionnaire de l'électorat, depuis toujours hostile à la libéralisation de l'avortement et de la contraception. Et les voix des bien-pensants comptent plus que le sort des adolescentes victimes d'une grossesse non désirée, faute d'avoir pu trouver, dans leur entourage, un appui ou des informations.

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