Devant les journalistes réunis, au Palais de la femme, un foyer d'hébergement de l'Armée du Salut du 11e arrondissement à Paris, le secrétaire d'État au Logement a présenté vingt mesures censées aider les personnes sans abri ou mal logées à l'approche de l'hiver. Ces propositions sont dérisoires, en face de la situation générale, dramatique pour les quelque 100 000 SDF actuels.

Le secrétaire d'État a évoqué la mise en place de « référents personnels » censés s'occuper individuellement de chaque personne à la rue, mais avec quels moyens ? La création d'un « service public de l'hébergement et de l'accès au logement », mais avec quels objectifs et quel budget ? Il a aussi annoncé un renforcement de la répression contre les marchands de sommeil qui, même s'il aboutit à des fermetures d'hôtels ou d'immeubles sordides, ne créera aucun nouveau lieu d'hébergement. Au contraire, on voit l'État se désengager financièrement, par exemple en coupant les crédits destinés à la location de logements thérapeutiques à Paris.

Les promesses des dirigeants en matière de lutte contre le mal-logement ne sont pas nouvelles : Jospin en 2002 avait promis « zéro SDF » et le candidat Sarkozy avait fixé durant sa campagne l'objectif que « d'ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid ». La dernière mouture de plan d'urgence ne répond en rien à l'urgence de la situation car c'est tous les jours que la crise pousse de nouvelles personnes dans la rue, ne pouvant plus payer leur loyer.

Promesses et belles paroles reviennent régulièrement. Chaque hiver les gouvernements font mine de s'inquiéter de la situation, sans que rien ne change, sauf en pire.