Fiscalisation des accidents du travail et iniquités : Grande ignominie et petits privilèges18/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2155.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fiscalisation des accidents du travail et iniquités : Grande ignominie et petits privilèges

Cinquante-sept députés de l'UMP, contre vingt-cinq dans l'opposition présents ce jour-là à l'Assemblée nationale, auront suffi le 13 novembre pour adopter l'amendement imposant la fiscalisation des indemnités journalières versées en cas d'accident du travail. Ces élus de la majorité présents dans l'hémicycle étaient venus honorer ce que Jean-François Coppé, président des députés UMP et promoteur de cette ignominie, a osé appeler « un rendez-vous de l'équité ».

Pour Jean-François Coppé, soutenu par Sarkozy et Fillon, les victimes des accidents du travail profitaient d'un « passe-droit », d'une « anomalie fiscale », d'une « injustice ». Et d'oser prétendre, au mépris de toute vérité, qu'actuellement un accidenté du travail gagne plus qu'un travailleur en activité. Mais Coppé et la majorité présidentielle trouvent tout à fait normal et juste le bouclier fiscal, qui est vraiment, lui, une injustice, et portant sur des sommes d'une tout autre ampleur.

Mais sans évoquer la politique générale du gouvernement et de sa majorité parlementaire, un petit épisode est bien éclairant sur la façon de penser de ces parlementaires. Le quotidien Le Monde rapporte les réactions de députés après qu'une disposition, prévoyant une retenue sur leurs indemnités en cas d'absence aux réunions de commission, est entrée en vigueur fin octobre. Des députés de gauche et de droite sont montés au créneau pour protester. Les élus de droite, ceux-là mêmes qui s'offusquent des prétendus privilèges des accidentés du travail, eux qui soutiennent le gouvernement dans tous ses mauvais coups contre les travailleurs, n'ont aucune retenue pour protester contre une amende infligée pour absentéisme : « humiliant » pour une député UMP du Rhône, « insupportable » pour celui du Bas-Rhin. « Nous devons entrer en résistance », a déclaré Balkany, député UMP des Hauts-de-Seine, dont le nom a figuré dans un certain nombre d'affaires plus que douteuses.

Ces gens-là, qui prétendent être les élus du peuple, sont prêts à imposer tous les sacrifices à la population et aux travailleurs. Mais renoncer à une partie de leur indemnité parlementaire, qui est quand même nettement supérieure au smic, sous prétexte qu'ils n'assistent pas aux séances, voilà une véritable atteinte aux principes républicains !

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