Éric Raoult et le « devoir de réserve » : Qu'il commence par se taire !18/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2155.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éric Raoult et le « devoir de réserve » : Qu'il commence par se taire !

Dans une question écrite adressée au ministre de la Culture, le député UMP de Seine-Saint-Denis Éric Raoult a demandé que les lauréats du prix Goncourt soient soumis à un « devoir de réserve ». « Ce prix est le prix littéraire le plus prestigieux. (...) À ce titre, le message délivré par les lauréats se doit de respecter la cohésion nationale et l'image de notre pays. Les prises de position de Marie N'Diaye, prix Goncourt 2009, sont inacceptables. »

Éric Raoult faisait ainsi référence à une interview de Marie N'Diaye parue cet été dans le magazine Les Inrockuptibles. L'écrivain expliquait qu'elle avait choisi de vivre à Berlin après l'élection de Sarkozy car elle « trouvait détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité » qu'il y avait en France. « Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux », avait-elle ajouté. L'article ayant été publié plusieurs mois avant qu'elle ne reçoive le prix Goncourt, cela revient à dire que les jurys ne devraient accorder de prix littéraire qu'aux chantres de Sarkozy et de ses ministres. Un raisonnement qui, à d'autres époques, aurait réduit à l'obscurité des écrivains comme Victor Hugo, Zola et quelques autres...

Marie N'Diaye aurait pu ajouter Éric Raoult à la liste des gens qu'elle trouve - à juste titre - « monstrueux », lui qui est coutumier de propos imbéciles, voire odieux. Il s'était ainsi illustré fin octobre en approuvant l'expulsion de Tunisie d'une journaliste du Monde car, selon lui, elle avait fait « de la provocation à l'égard du président Ben Ali » en publiant des articles émettant des doutes sur la prétendue démocratie du régime tunisien.

Raoult ferait bien de commencer à appliquer à lui-même le « devoir de réserve ». Cela lui éviterait peut-être d'enfiler à la louche propos ridicules et énormités.

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