Dunkerque (Nord) : Explosion du chômage - halte aux licenciements !18/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2155.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dunkerque (Nord) : Explosion du chômage - halte aux licenciements !

Jusqu'à l'an passé, la région dunkerquoise était un peu moins touchée par le chômage que d'autres. Mais depuis 2008 la hausse du nombre des chômeurs y a été rapide : plus 17 % de mars 2008 à mars 2009. Et ce n'est pas fini, puisque beaucoup d'entreprises annoncent des suppressions d'emplois, voire la fermeture pure et simple d'un site.

C'est le cas de Rexam, qui fabrique des boîtes de boisson à Gravelines, qui veut fermer son usine en janvier prochain et mettre 140 salariés à la porte. Rexam possède 160 usines dans le monde et a augmenté ses profits l'an passé de 32 %. Mais il s'agit pour les patrons de faire produire ailleurs qu'à Gravelines des boîtes non plus en acier mais en aluminium, et surtout de gagner plus.

ArcelorMittal - la grande entreprise de la région, avec 3 600 emplois sans compter ceux des sous-traitants - supprime d'une façon continue des emplois. Tout d'abord, en ne remplaçant pas les départs en retraite, nombreux d'ici 2013. Ensuite, en mettant en place un plan de « départs volontaires » de 316 salariés d'ici juin prochain. Ce sont là des postes de travail qui, en grande partie, disparaissent et que les jeunes et les demandeurs d'emplois ne pourront plus trouver. ArcelorMittal vient d'annoncer des bénéfices pour l'ensemble du trust de 903 millions de dollars au troisième trimestre, et la réduction de son endettement de 10 milliards de dollars durant l'année.

Aluminium-Dunkerque, ex-Pechiney, ex-Alcan, implantée à Loon-Plage, appartient maintenant à Rio Tinto, qui a réalisé sur les six premiers mois de l'année 2,6 milliards de bénéfices. Mais il supprime 321 postes en France, dont 64 à Loon-Plage.

Isocab, qui appartient à ThyssenKrupp, annonce 32 suppressions, Betafence (ex-Tréfileries de Bourbourg), un groupe belge européen, 58.

La Raffinerie des Flandres appartenant à Total est arrêtée depuis deux mois pour cause « d'insuffisance de marge » et personne ne sait si elle va redémarrer, et comment. Mais Total a tout de même réalisé 5,7 milliards de profit sur les neuf premiers mois de l'année...

Les travailleurs d'autres entreprises métallurgiques comme Ascométal, Valdunes ou Tim, fabricant de cabines de tracteurs, subissent de longues périodes de chômage partiel. La sous-traitance industrielle aussi accuse une forte réduction d'activité, car les grosses entreprises n'investissent plus et les premiers à trinquer sont les centaines d'intérimaires qui se retrouvent chômeurs.

Comme dans tout le pays, dans les services publics, enseignement, hôpitaux, SNCF, France Télécom et La Poste, comme chez les facteurs de Dunkerque, c'est toujours la réduction des emplois qui est à l'ordre du jour.

L'Union locale CGT de Dunkerque appelle à manifester pour la défense de l'emploi le samedi 21 novembre. Lutte Ouvrière s'associe à cet appel, en souhaitant que cela soit un pas vers la lutte générale qui s'impose pour exiger l'interdiction des licenciements et le partage du travail entre tous sans perte de salaire, en prenant sur les profits des entreprises et en utilisant l'argent public pour maintenir et créer des emplois publics utiles à la population, au lieu de subventionner à fonds perdus des entreprises privées.

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