Centres de rétention : Le gouvernement évince la Cimade18/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2155.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Centres de rétention : Le gouvernement évince la Cimade

Depuis vingt-cinq ans les militants de la Cimade (Comité intermouvement auprès des évacués, service oecuménique d'en¬traide) apportent leur aide juridique aux étrangers détenus dans les centres de rétention administrative (CRA) pour tenter d'empêcher leur expulsion.

La Cimade intervient dans les 25 centres de rétention, ce qui lui permet d'avoir une vision globale et de publier chaque année un rapport chiffré sur la politique d'enfermement et d'expulsions du gouvernement. Elle dénonce les abus et mauvais traitements souvent infligés aux prisonniers et alerte l'opinion publique, comme elle a pu le faire contre l'expulsion de réfugiés afghans vers leur pays en guerre.

Cela déplaît fortement au gouvernement. Aussi Hortefeux puis Eric Besson n'ont eu de cesse d'essayer d'évincer la Cimade des CRA. Depuis août 2008, ils essayent de fractionner les interventions dans les centres entre plusieurs associations. Cinq associations ont accepté de concurrencer la Cimade, se pliant aux conditions posées par le gouvernement : se contenter d'informer les détenus et non de défendre leurs droits.

Après plusieurs jugements défavorables au gouvernement, le Conseil d'État, saisi par le ministre de l'Immigration, vient d'accepter quatre de ces associations, il n'a rejeté que le collectif Respect, association émanant ouvertement de l'UMP.

La Cimade ne pourra plus intervenir que dans onze centres de rétention. Cependant elle affirme qu'elle poursuivra son action, dans ou hors des CRA. Besson, lui, a salué avec joie la décision du Conseil d'État, espérant ainsi pouvoir renforcer sa politique d'expulsions à l'abri des regards critiques.

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