Vallée du Gier (Loire) : Un front commun contre Siemens et ThyssenKrupp13/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2154.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Vallée du Gier (Loire) : Un front commun contre Siemens et ThyssenKrupp

Les deux principaux sites industriels de la vallée du Gier, située entre Saint-Etienne et la vallée du Rhône, sont menacés de fermeture. Près de 800 emplois directs sont concernés, et autant chez les intérimaires et les sous-traitants.

À Saint-Chamond, le bureau d'étude et le siège social de Siemens VAIMT, spécialisé dans l'étude et la construction de matériel pour la sidérurgie, devraient être fermés en 2010 et 274 emplois devraient disparaître, l'activité devant être réalisée en Chine, en Allemagne et en Autriche. L'autre site de la Loire, à Savigneux, serait aussi touché mais provisoirement conservé.

À L'Horme, c'est l'entreprise d'usinage de gros vilebrequins Mavilor qui est menacée de fermeture par le groupe Thyssen-Krupp. La totalité du personnel, soit 373 travailleurs, devrait perdre son emploi en juin 2010. Le travail serait alors fait au Brésil et en Allemagne pour, évidemment, « réduire les coûts ».

L'idée d'une manifestation commune des deux entreprises menacées avait été lancée par la municipalité de gauche de Saint-Chamond. Elle a eu lieu le mardi 3 novembre. Un rendez-vous avait été donné devant le site de Siemens, où se sont retrouvés les salariés (principalement des techniciens et des ingénieurs), rejoints par une délégation du site de Savigneux et des habitants venus les soutenir. La manifestation a parcouru les rues de la ville, au milieu d'un lourd silence, grossissant de nouveaux manifestants.

Du côté de Mavilor, le cortège, principalement composé d'ouvriers de production, est parti de l'usine de L'Horme et a traversé la petite ville, où les commerçants avaient baissé leur rideau en signe de solidarité.

Les deux cortèges, auxquels s'étaient joints des travailleurs d'autres entreprises elles aussi en lutte, se sont rejoints sur un grand rond-point qui marque la limite des deux villes. Des deux manifestations et du rassemblement final se dégageait une impression d'abattement plutôt que de révolte face aux attaques subies dans une région déjà très touchée par le chômage.

Ce rassemblement des travailleurs de deux entreprises appartenant à de grands groupes a tout de même montré que, au-delà de leurs statuts - ingénieurs et techniciens à Siemens et ouvriers à Mavilor Thyssen-Krupp -, les problèmes étaient les mêmes. Et tous sont arrivés à la même conclusion : il faudra d'autres actions, encore plus fortes, pour ébranler les prétentions des patrons et faire entendre les droits des travailleurs en col blanc ou en col bleu.

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