Ultime recours pour sauver Mumia Abu-Jamal13/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2154.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ultime recours pour sauver Mumia Abu-Jamal

Les organisateurs de la campagne de soutien au prisonnier Mumia Abu-Jamal demandent à tous ceux qui soutiennent sa cause d'adresser des messages de protestation au ministre de la Justice des États-Unis, Eric Holder.

Les défenseurs de ce militant noir américain emprisonné depuis 1982 s'inquiètent que la Cour suprême des États-Unis ait refusé de lui accorder un nouveau procès en refusant de prendre en compte les préjugés raciaux qui ont présidé au choix des jurés lors de son procès de 1982, ce qui est contraire à une jurisprudence US.

De ce fait, il n'existerait plus aucune procédure possible d'appel pour Mumia Abu-Jamal. Cela constitue du même coup une violation des droits garantis par la Constitution des États-Unis et le droit international.

Les défenseurs de Mumia demandent donc que se mette en place, aussi vite que possible, une commission d'investigation des droits civiques avec l'objectif d'examiner tous les vices de procédure et les nombreux faits entachés de racisme qui ont marqué le procès de 1982, sans parler des nombreux recours, systématiquement déboutés depuis.

Les défenseurs du militant noir relèvent que le même ministre de la Justice a su abandonner toutes les charges contre un sénateur américain, Ted Stevens, accusé de corruption. Dans l'affaire du sénateur, des « preuves susceptibles de le disculper » ainsi qu'un témoin à décharge n'avaient pas été pris en compte.

Mumia Abu-Jamal a été condamné pour le meurtre d'un policier. Les témoignages, les éléments de preuve qui ont pu être collectés pour lui et contredisant le jugement ont toujours été déboutés. Le jugement a été entaché de préjugés raciaux de la part du juge Sabo comme des policiers de Philadelphie. Ceux-ci ont la réputation de forger les preuves qui peuvent leur manquer quand ils veulent faire tomber quelqu'un. Quant au juge, une greffière du procès l'avait entendu déclarer : « Je vais les [les policiers - NDR] aider à faire griller ce nègre. »

Depuis vingt-sept ans, Mumia Abu-Jamal pourrit en prison, pour un crime qu'il n'a pas commis. Et l'épée de Damoclès de la peine de mort ou de la rétention à perpétuité continue de planer sur lui. En France, où la peine de mort n'existe pas, il aurait pu même bénéficier d'une remise en liberté après vingt ans de réclusion.

Depuis le début, cette affaire est entachée de doutes qui auraient dû bénéficier à l'accusé. Mais on a assisté à tout le contraire, c'est-à-dire la mise à l'écart de tout ce qui aurait pu le disculper.

C'est ce que les avocats de Mumia veulent tenter de faire valoir auprès du ministre américain de la Justice. Souhaitons que ce recours soit entendu.

Liberté pour Mumia Abu-Jamal !

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