La Poste : Vers une privatisation qui ne veut pas dire son nom13/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2154.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste : Vers une privatisation qui ne veut pas dire son nom

Le projet de loi de transformation de La Poste en société anonyme a été voté par les sénateurs de la majorité le 9 novembre, avant d'être transmis à l'Assemblée.

« Le capital de La Poste sera intégralement détenu par l'État et par des personnes de droit public », a tenté de rassurer, une fois de plus, le ministre de l'Industrie Christian Estrosi. Il a évoqué un amendement soutenu par le gouvernement qui, prétend-il, rend La Poste « imprivatisable », rien de moins.

Or chacun sait, et on en a fait maintes fois l'expérience, qu'une loi peut être changée, surtout quand il s'agit de se plier à la volonté de la finance, comme en témoigne l'exemple récent de Gaz de France. Sarkozy, alors qu'il était ministre de l'Économie du gouvernement Raffarin en 2004, n'avait pas été avare de promesses : « EDF-GDF ne sera pas privatisé, ni aujourd'hui ni demain, pour une raison simple : le gouvernement de la France veut que l'État conserve la majorité du capital de cette grande entreprise », avait-il déclaré à l'Assemblée nationale. « Électricité de France et Gaz de France sont transformés en sociétés dont l'État détient plus de 70 % du capital », précise la loi du 9 août 2004, dont un décret d'application, trois mois plus tard a transformé Gaz de France en société anonyme. Mais le 7 décembre 2006, la loi reformulée change les règles : « Électricité de France et Gaz de France sont des sociétés anonymes. L'État détient plus de 70 % du capital d'Électricité de France et plus du tiers du capital de Gaz de France ». Feu vert était ainsi donné à la fusion entre Gaz de France et Suez, intervenue le 3 septembre 2007.

La participation de l'État dans Gaz de France est devenue minoritaire, de même que pour France Télécom, dont la privatisation, baptisée hypocritement « ouverture du capital », avait débuté à l'initiative du gouvernement socialiste de Jospin.

En ce qui concerne La Poste, les seules garanties que le gouvernement accorde ne sont destinées ni aux salariés ni aux usagers, mais au capital financier. Il propose de lui découper l'entreprise en tranches pour qu'il puisse s'emparer des secteurs les plus rentables. La Banque postale, détachée des activités du courrier, est à l'image de ce que prépare ce gouvernement.

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