Continental Sarreguemines (Moselle) : Attaque sur l'emploi13/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2154.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental Sarreguemines (Moselle) : Attaque sur l'emploi

L'usine Continental de Sarreguemines en Lorraine, avec ses 1 300 salariés, est la dernière usine en France de fabrication de pneumatiques de Continental. Elle fait partie du groupe qui a décidé la fermeture de son autre usine, celle de Clairoix, avec la lutte que l'on sait.

La direction a annoncé un plan brutal de réduction des coûts : renvoi de 90 intérimaires, suppression d'une des équipes de fin de semaine VSD, remise en cause des pauses dans le temps de travail. Le tout accompagnant l'annonce d'une réduction de près de 20 % de l'allocation de fabrication de pneus pour l'année 2010. Et cela en dépit des engagements solennels, à propos de la garantie de l'emploi, faits par la direction internationale du groupe aux salariés de Sarreguemines au moment de l'annonce de la fermeture de l'usine de Clairoix et du licenciement de ses 1 120 salariés.

Le 29 octobre, dans un communiqué, la direction internationale annonçait une perte d'un milliard d'euros, due uniquement à des modifications de bilan. Le groupe, fort de 150 000 salariés, précisait que la fabrication des pneumatiques était, elle, bénéficiaire. Une bonne santé globale qui amenait l'annonce d'une augmentation de capital et le soutien des banques. Mais la direction a tenu à mettre immédiatement les points sur les i, en déclarant que sa politique allait se poursuivre avec de nouvelles réductions d'effectifs et fermetures de sites. Le jour même le cours de l'action augmentait de 2,5 %.

Mais si les plans patronaux sont affichés, il y a peut-être encore loin de la coupe aux lèvres. Il aura suffi que l'ensemble des organisations syndicales, refusant le plan de la direction, appellent à une journée de grève le vendredi 13 novembre pour obtenir des garanties sur l'avenir, pour qu'au plus haut niveau la direction internationale du groupe réagisse. Cette dernière a très vite annoncé la venue à Sarreguemines, dès le 13 novembre, d'un de ses représentants, celui-là même qui avait été délégué pour conduire la négociation avec les représentants des travailleurs en lutte de Clairoix et être le signataire des accords de fin de conflit. À sa demande, les organisations syndicales ont suspendu leur appel, pour voir ce qui sortira de cette rencontre.

En tous les cas, la seule chose de certaine c'est que, pour garantir leur salaire, leurs conditions de travail et leur avenir, les travailleurs de Sarreguemines savent qu'ils ne pourront compter que sur leur mobilisation. Mais cela, la lutte de leurs camarades de Clairoix les en a largement convaincus. D'ailleurs le sentiment de solidarité face à leurs patrons communs était bien celui des 500 travailleurs de Clairoix rassemblés lundi 9 novembre devant l'usine, qui avaient pris connaissance des attaques programmées contre leurs camarades de Sarreguemines.

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