Un casseur d'emplois en chasse un autre07/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2149.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

France Télécom

Un casseur d'emplois en chasse un autre

Stéphane Richard, qui vient de prendre la place du numéro 2 de France Télécom en attendant d'en devenir le PDG, n'est pas un inconnu pour les travailleurs de la SNCM, compagnie assurant le transport par bateau notamment entre Marseille et la Corse. En 2005, ils avaient mené des actions contre 400 suppressions d'emplois, soit 20 % des effectifs, lors de la privatisation de la SNCM offerte à la filiale transport du groupe Veolia, dirigée alors par Richard. Celui-ci s'était également heurté aux grèves des travailleurs de la Régie des transports marseillais opposés à la mainmise de Veolia sur l'exploitation du tram, ainsi qu'aux chauffeurs de bus de Nancy en grève pour une augmentation de salaires.

« Nous ne pouvons céder, ce ne serait pas sérieux », avait-il déclaré au journal Les Échos. En ce qui concerne ses propres revenus en revanche, ce Richard prend la question très au sérieux puisque lors de son passage dans la filiale immobilière du groupe Veolia, il avait fait fortune en vendant celle-ci à un fonds spéculatif, donnant naissance à la société Nexity.

Richard est aussi un familier des hautes sphères de l'État, de droite ou de gauche. Sa carrière avait commencé en 1991 sous Mitterrand comme conseiller technique de Dominique Strauss-Kahn, alors ministre de l'Industrie. Strauss-Kahn devait d'ailleurs, quelques années plus tard, introduire France Télécom en Bourse... Quant à Richard, après son séjour à la direction de Veolia, il retrouva un temps les cabinets ministériels. Jusqu'à son arrivée à France Télécom il y a un mois, il était le bras droit de la ministre de l'Économie, Christine Lagarde.

Il faut donc une bonne dose de mauvaise fois pour considérer que la promotion à France Télécom de ce familier du patronat et des hautes sphères de l'État puisse apporter quelque chose aux travailleurs de cette entreprise, sauf si naturellement il y était contraint et forcé par un changement du rapports de forces.

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