Prix du gaz : Pas de baisse, cela revient à une hausse... et peut-être à deux07/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2149.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prix du gaz : Pas de baisse, cela revient à une hausse... et peut-être à deux

Il y a quelques mois, au moment où les cours du pétrole baissaient et pas les prix du gaz, alors que celui-ci est indexé sur celui-là, les dirigeants de GDF-Suez nous avaient expliqué que c'était parce qu'il existe un mode de calcul qui l'empêchait. C'est le 6-1-3, par lequel on considère la moyenne des cours pétroliers sur les six mois passés, en ne tenant pas compte du mois précédent, et en en déduisant les tarifs pour les trois mois suivants.

Mais justement, avec ce système, le prix du gaz naturel aurait dû baisser depuis le 1er octobre d'un pourcentage évalué à 3,6 %. Il en a bien été question, mais le gouvernement, qui décide des tarifs en dernier ressort, a estimé qu'il ne fallait rien changer à la tarification. Ce qui revient, dans la réalité, à une hausse du prix... au profit de GDF-Suez et de ses actionnaires, dont l'État. Et cela au détriment des consommateurs, qui vont devoir mettre en route leur chauffage au gaz au moment de l'hiver.

Le motif invoqué par les dirigeants, c'est qu'on s'attend à une hausse du gaz dans un trimestre, et qu'en conséquence, plutôt que de faire une baisse d'abord et une hausse dans trois mois, autant ne rien faire du tout.

Il est vrai que les cours du pétrole sont plutôt en train de remonter depuis quelque temps et qu'il est malheureusement vraisemblable qu'ils continuent. Mais ce n'est pas sûr. Si jamais il y avait une baisse sérieuse du prix du pétrole au mois de novembre (puisqu'il faut laisser décembre de côté) cela pourrait entraîner selon la précédente formule une baisse du prix du gaz le 1er janvier.

Or le gouvernement vient de prendre d'avance une option en faveur de la hausse.

Bref, les usagers se font arnaquer une fois de plus et ils le seront peut-être à nouveau lors de la prochaine fixation des tarifs du 1er janvier.

Les formules mathématiques sont en principe inflexibles... Mais quand elles sont livrées au PDG de GDF-Suez, à la ministre de l'Économie et au président de la République, elles acquièrent de la souplesse.

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