Les réactions collectives peuvent redonner l'espoir07/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2149.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

France Télécom

Les réactions collectives peuvent redonner l'espoir

Les 6 et 7 octobre, les syndicats de France Télécom ont appelé à deux journées de grève accompagnées de rassemblements. Pour la journée du 6, les premières estimations de la direction chiffraient à 15 % le nombre de grévistes, celles des syndicats de 30 à 40 %.

Les tractations entre les différents syndicats avaient fini par aboutir non pas à une, mais à deux journées d'action, le deuxième jour coïncidant avec une journée théoriquement interprofessionnelle, mais pour laquelle FO s'était désistée tandis que la confédération CGT n'y appelait que du bout des lèvres.

C'est dire que, malgré l'émotion causée par les suicides, les syndicats ne favorisent pas l'émergence d'une réaction collective à l'échelle du pays. Pourtant, celle-ci existe bel et bien. Le 1er octobre à 15 heures, lors de l'enterrement du travailleur d'Annecy qui s'est suicidé, les rassemblements sur un grand nombre de sites à travers toute la France furent un succès, tant en province qu'en région parisienne. Souvent, c'est la quasi-totalité du personnel qui s'est rassemblée, y compris les cadres qui n'apprécient pas du tout le boulot que la direction leur fait faire.

Quant à la direction, elle a multiplié les annonces censées être en faveur des salariés, à commencer par le limogeage de son numéro 2, pour le remplacer par Stéphane Richard, ex-bras droit de la ministre de l'Économie. En réalité, ce n'est pas du tout un cadeau, même s'il s'est trouvé des dirigeants syndicaux pour trouver cette annonce positive ! La promesse d'un « nouveau contrat social de l'entreprise » qui « reposera largement sur le produit de la négociation » peut intéresser également les directions syndicales qui aiment tant rencontrer le patronat.

La direction a fait aussi des annonces qui peuvent apparaître comme de petits reculs. Ainsi, elle s'engagerait à une période de trois ans de stabilité minimum sur un poste. Elle annonce aussi la fin des mobilités forcées, mais seulement pour ceux à moins de trois ans de la retraite. Et il n'est question que de « gel » des restructurations jusqu'à la fin de l'année, ce qui laisse libre cours aux suppressions d'emplois. D'ailleurs, la direction envisage bien de poursuivre ses réorganisations et les fermetures de sites puisqu'elle se fait fort de proposer à ceux qui y seront soumis « deux opportunités d'évolution ».

Or, la suppression de dizaines de milliers d'emplois, en particulier depuis le début de la privatisation en 1997, est l'une des principales plaies qui empoisonne la vie des travailleurs de France Télécom, accompagnée de toutes les pressions de haut en bas de la hiérarchie. L'embauche de personnel est nécessaire. Ce ne sont évidemment pas les négociations que la direction vient d'ouvrir aux syndicats qui permettront de l'obtenir.

L'espoir, c'est que les rassemblements qui ont commencé au niveau de chaque site se renouvellent et s'élargissent pour redonner espoir dans les actions collectives et dans l'offensive face à une direction qui, sans cela, ne reculera sur rien.

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