Défendons les droits des femmes07/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2149.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Défendons les droits des femmes

Dans la région parisienne, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ferme des structures pratiquant des IVG. Entre mai et septembre 2009, les centres d'IVG des hôpitaux Jean-Rostand, Tenon et Broussais ont cessé d'accueillir les femmes demandant une interruption de grossesse, et le centre d'IVG de l'hôpital Avicenne en Seine-Saint-Denis fermera bientôt. Ces quatre structures réalisaient environ 2 800 IVG par an, sur les 12 000 pratiquées chaque année à l'AP-HP en Île-de-France.

Tout cela alors que les délais d'attente sont déjà de trois semaines, et que plus de la moitié des IVG en Île-de-France sont réalisées dans le secteur privé, qui ne respecte pas toujours les tarifs réglementaires et refuse parfois de prendre en charge des femmes sans papiers ou mineures.

Bien sûr, la direction de l'AP-HP assure que tout est prévu : sur le papier, les femmes seront accueillies dans d'autres services. Il ne s'agirait que de fusions de services, comme l'AP-HP en fait pour toutes les autres activités des hôpitaux, afin de faire, dit-elle, des « économies d'échelle ». En fait, il s'agit de faire faire le travail par moins de personnel hospitalier en supprimant des postes.

Rien ne garantit que les capacités d'accueil seront, au total, les mêmes. Et il faut remarquer que, de toute façon, c'est un recul par rapport à l'obligation, incluse dans la loi de 1979, qui impose à chaque hôpital public de créer une structure pour pratiquer les IVG, y compris en cas d'opposition du chef de service de gynécologie de l'hôpital. Les centres d'IVG seront plus éloignés pour nombre de femmes, et surtout il est à craindre que les délais vont encore s'allonger, faute de place, faute de personnel.

Cette politique de l'AP-HP s'inscrit dans le recul général des services de santé en France, mais cela constitue aussi un recul pour le droit concret des femmes à avorter.

Les revendications contestant les économies faites sur de dos de l'hôpital public, demandant le maintien en son sein de structures IVG autonomes et la création de telles structures dans les hôpitaux publics là où elles n'existent pas, feront partie des revendications que mettra en avant la manifestation pour les droits des femmes organisée par le Collectif des droits des femmes et Femmes solidaires, appel auquel s'est associé Lutte Ouvrière.

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