Forfait hospitalier : Il faut le supprimer !23/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2147.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Forfait hospitalier : Il faut le supprimer !

Le gouvernement a donc décidé d'augmenter le forfait hospitalier qui passera finalement en 2010 de 16 à 18 euros, alors que le ministre du Budget, Woerth, avait parlé de 20 euros début septembre.

La ministre de la Santé, Roseline Bachelot, a le culot de se féliciter d'une augmentation de seulement deux euros qui serait d'autant plus acceptable que le forfait hospitalier n'a pas augmenté depuis 2007 !

Mais c'est oublier que le forfait hospitalier augmente régulièrement depuis sa création en 1983 : il coûtait alors 20 francs soit près de trois euros. Pour Bachelot le déficit de la Sécurité sociale rendrait cette mesure inévitable, comme la baisse du remboursement (de 35 à 15 %) de nouveaux médicaments.

En effet en 2009 le déficit de la Sécurité sociale sera de 20 milliards d'euros pour le régime général (maladie, retraite, famille, accident du travail) dont 10 pour la seule branche maladie et il se creuserait encore en 2010, atteignant 30 milliards dont 15 pour la branche maladie. Alors, la seule chose que sait faire ce gouvernement qui, dans le même temps, arrose banquiers et industriels à coups de milliards, c'est de faire payer les malades. Il sait pourtant très bien - et c'est Bachelot elle-même qui le dit - que le déficit est le résultat « d'une crise très grave des recettes » dûe à l'explosion du chômage et à la baisse des cotisations. Comme il sait d'ailleurs que cette augmentation du forfait hospitalier ne réglera rien, ne rapportant que 160 millions d'euros, une goutte d'eau dans la mer des milliards du « trou de la Sécu ».

On nous dit aussi que cette hausse serait sans conséquence véritable, puisque, de toute façon, le forfait serait remboursé par les mutuelles. Mais près de cinq millions de personnes en France n'ont pas les moyens de se payer une mutuelle, dont les tarifs augmentent d'ailleurs très régulièrement d'année en année (3,5 à 4 % en 2009).

C'est oublier aussi que la prise en charge du forfait par les mutuelles est loin d'être complète. En comparant plus de 1 530 formulaires de complémentaire santé, la revue Dossiers de l'Épargne a établi que, si 91 % des mutuelles prennent en charge le forfait, dans 15 % de ces contrats le forfait n'est remboursé que pour une durée limitée « en moyenne de 90 jours mais qui, selon les formules, peut aller de 30 à 180 jours ».

Avec l'augmentation du forfait hospitalier, le gouvernement ne fait qu'aggraver une politique qui consiste à faire payer les malades et eux seuls. Ils ont déjà à supporter le forfait d'un euro sur toute consultation, les franchises médicales (50 centimes d'euro sur chaque boîte de médicaments, deux euros pour une séance de kinésithérapie, un acte paramédical ou un transport en ambulance), les déremboursements de médicaments et les augmentations des tarifs des consultations médicales. Autant de mesures qui ferment les portes de l'hôpital public et plus généralement réduisent l'accès aux soins à un nombre croissant de femmes et d'hommes des milieux populaires. Autant de mesures scandaleuses et inacceptables !

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