France Télécom - Lyon - Le retour de réactions collectives18/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2146.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France Télécom - Lyon - Le retour de réactions collectives

Pendant une longue période marquée par des restructurations incessantes, la direction de France Télécom a soigneusement dispersé toutes les anciennes équipes, poussant à l'individualisme et au repli sur soi. Mais il semble que, devant ses méthodes brutales de management et la multiplication des situations dramatiques (suicides, maladies...), des réactions collectives soient en train de réapparaître au sein du personnel.

Par exemple, après l'annonce dans la presse du suicide d'un employé de Besançon, tout un étage de l'immeuble Vivier-Merle a débarqué en plein mois d'août dans le bureau du DRH pour exprimer la révolte que cette nouvelle inspirait. Pour les mêmes raisons, des employés du site Lyon-Bellecour, à une trentaine, ont choisi d'accompagner leurs délégués du personnel à une réunion avec la direction locale.

Début septembre, la boutique de Villefranche-sur-Saône a été fermée deux jours parce qu'une employée avait contracté la grippe. À la réouverture, un directeur venu spécialement a tenté d'imposer l'ouverture de cette agence entre midi et deux heures « pour rattraper le temps perdu et le chiffre d'affaires ». Les vendeurs se sont concertés et ont imposé le respect des horaires et la fermeture de midi.

Toujours début septembre, sur un autre étage de l'immeuble Vivier-Merle, tout un service s'est mis en droit de retrait après le malaise provoqué par l'annonce de six suppressions d'emplois sur vingt. Quelques jours après, tout un service s'est spontanément regroupé pour soutenir un jeune CDD à qui une chef avait fait une réflexion.

Dans les heures d'information syndicales, bien plus suivies qu'à l'habitude, les discussions tournent autour des causes et du nombre des suicides à France Télécom (23 à ce jour), des « pétages de plombs », des dépressions et des moyens d'arrêter ça.

Le jeudi 10 septembre, la grève à l'appel de tous les syndicats contre la souffrance au travail et la politique qui l'engendre a été largement suivie. Plus de 150 personnes ont manifesté devant la direction territoriale de Lyon pour protester contre cette politique de « management par la terreur », de mutations d'office et de fermetures de services.

Il faudrait que ce ne soit qu'un début.

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