Les grandes entreprises françaises publient ces jours-ci leurs résultats pour le premier semestre 2009. Et le moins qu'on puisse dire est que ces bilans sont « globalement positifs ».

Par exemple, Total a fait 4,5 milliards d'euros de bénéfices, Sanofi Aventis 4,4 milliards (+ 22 %), France Télécom 2,5 milliards, GDF Suez 3,2 milliards, Vinci 800 millions (+ 20 %), etc. Et même des entreprises de secteurs qui licencient massivement, comme le bâtiment, s'en sortent : Saint-Gobain ou Lafarge gagnent moins d'argent qu'en 2008, mais en gagnent quand même (128 et 370 millions respectivement).

Ces résultats s'expliquent simplement : les entreprises font subir les conséquences de leur baisse d'activité à leurs salariés. Ainsi, des dizaines de milliers d'intérimaires ont été licenciés, des grandes entreprises et des moins grandes procèdent à des suppressions d'emplois massives. Toutes les grandes sociétés ont eu recours à des plans sociaux ou utilisent abondamment la procédure du chômage technique. Le total des suppressions d'emplois devrait avoisiner les 600 000 en 2009, selon des estimations. Les entreprises ont également réduit les investissements, en baisse de 23 % par rapport à 2008, qui était déjà une année de stagnation.

Voilà pourquoi, simultanément, le chômage augmente (2,5 millions de chômeurs officiels, auxquels s'ajoutent 1,1 million de temps partiels imposés), tandis que les entreprises du CAC 40 ont le sourire. C'est la crise, mais il y a ceux qui en profitent et ceux qui la subissent.