Troupes françaises et occidentales, hors d'Afghanistan !21/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2142.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Troupes françaises et occidentales, hors d'Afghanistan !

Prévues le 20 août, l'élection présidentielle et les élections provinciales afghanes seraient censées administrer la preuve du retour amorcé de ce pays vers la démocratie. C'est du moins ce que voudraient faire croire certains dirigeants occidentaux, alors que les grandes puissances impérialistes - États-Unis, France, Grande-Bretagne notamment - entretiennent sur place un corps expéditionnaire de plus en plus nombreux au fil des années.

Hamid Karzaï, le président sortant, est donné grand favori de cette élection sous haute surveillance militaire. Placé à la tête du pays en 2001 par ces mêmes grandes puissances, et soutenu à bout de bras par elles depuis, Karzaï est un fantoche dont on a pu dire qu'il ne contrôlait que sa capitale. Mais même cela semble encore lui faire trop d'honneur quand on sait que, à la veille du scrutin, Kaboul a été frappé par toute une série d'attentats. Des roquettes ont été tirées sur le palais présidentiel, un attentat à la voiture piégée a eu lieu en plein coeur de la zone de la capitale prétendument sécurisée par les soldats occidentaux et un de leurs convois a été attaqué à la sortie de Kaboul, à proximité même d'un camp militaire français !

Ceux qu'on appelle les talibans, un terme qui englobe toutes les formes et forces d'opposition armée au régime et à ses soutiens impérialistes, ont également prévenu qu'ils mettraient tous leurs moyens à empêcher ce scrutin sous occupation. La radio France-Inter, mardi 18 août, citait un observateur étranger qui faisait état d'un bureau de vote que les rebelles venaient de brûler juste après le passage de la commission d'inspection électorale pourtant protégée par l'armée. Et cela non pas dans une lointaine province, mais à dix kilomètres de Kaboul !

En fait, depuis des années, et malgré, ou plutôt à cause de l'envoi incessant de renforts militaires américains ou français en Afghanistan, les talibans ne cessent de gagner du terrain. La population ne peut voir les troupes occidentales que comme des troupes d'occupation, des soutiens d'un régime ouvertement corrompu, d'un régime qui non seulement ne prétend même pas être un rempart pour la population contre l'obscurantisme des talibans, mais qui ne cesse de donner des gages à ces derniers, notamment sur le plan de l'oppression des femmes, en édictant même des lois si misogynes que ses protecteurs étrangers font parfois mine de protester !

Sarkozy a eu beau affirmer, le 3 août, que « la France est déterminée à lutter, au côté du peuple afghan, contre l'obscurantisme et le terrorisme », cela ne trompe pas grand monde. En tout cas, pas la population afghane. Ni même certains militaires français, tel ce colonel, cité par Libération, qui constatait : « La population ne nous aime pas, dans des villages nous sommes même haïs. »

De prétendues bavures en massacres bien réels, en soutenant un régime odieux, les armées d'occupation des puissances impérialistes n'ont fait que rejeter dans les bras des talibans, ou des rebelles, une majorité croissante de la population afghane.

Troupes françaises, américaines, etc., hors d'Afghanistan !

Partager