Sans-papiers : Pas de trêve estivale aux expulsions21/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2142.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-papiers : Pas de trêve estivale aux expulsions

Cet été, RESF (Réseau éducation sans frontières) a recensé, par son réseau de militants, une centaine de familles séparées par l'expulsion d'un des deux parents se trouvant en situation irrégulière. Expulsions effectuées, couples séparés, malgré un mariage avec un ou une Française et l'existence d'enfants nés en France !

Rien que la semaine passée, RESF a recensé six familles avec des enfants placées en centre de rétention avant d'éventuelles expulsions. Début août, c'est une enfant de 13 mois qui a été enfermée avec ses parents moldaves dans le centre de rétention de Cornebarrieu près de Toulouse, où se trouvait déjà un petit Togolais de 18 mois. La chasse aux familles et aux enfants se développant, une dizaine des centres de rétention sont maintenant équipés pour pouvoir accueillir les enfants, des crèches de rétention !

Depuis le début du mois d'août, RESF publie des témoignages sur ces familles brisées par la politique du gouvernement et appliquée par les sbires d'Eric Besson.

Le 6 août, c'est une petite Albanaise de 8 ans, Zandale, qui a été expulsée avec son père vers Tirana où celui-ci est menacé de mort pour ses engagements politiques. Ils laissent ici la mère, hospitalisée à Metz. En juillet, c'est un Nigérien qui a été expulsé vers Lagos pour défaut de papiers. Bien que marié à une Ivoirienne titulaire d'une carte de séjour de dix ans et bien que sa femme soit enceinte et ait déjà deux enfants. À Montrouge dans les Hauts-de-Seine, c'est un Tunisien, marié depuis deux ans à une Française, mère d'un enfant qu'il a reconnu, salarié, logé en HLM par la ville... En somme remplissant toutes les conditions pour être régularisé, mais qui malgré cela, a été expulsé, les services de Besson doutant de la réalité du mariage, à croire qu'ils fouinent sous les lits !

Depuis début août, pour dénoncer ces expulsions et détentions, RESF appelle à des rassemblements les dimanches matin sur l'esplanade de Notre-Dame à Paris. Munis de grandes photos des victimes, ils s'adressent aux touristes. Cette campagne n'est pas du tout du goût de la préfecture de police et dimanche 16 août elle a « non autorisé » ce rassemblement, sans toutefois l'interdire. Quant au prêtre, recteur de la cathédrale, il a tenté de s'y opposer, estimant que cela « dresse une barrière psychologique à l'entrée en perturbant les pèlerins, il y a d'autres jours que le dimanche, il y a d'autres lieux que Notre-Dame pour faire votre psychodrame... Vous pouvez aller ailleurs ça suffit votre cinéma », a-t-il déclaré aux manifestants rapporte le journal Libération. Un bon flic en soutane !

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