Retraites : Le gouvernement s'en prend aux femmes ayant élevé leurs enfants21/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2142.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : Le gouvernement s'en prend aux femmes ayant élevé leurs enfants

Le gouvernement voudrait profiter de la prochaine loi sur le financement de la Sécurité sociale pour réviser à la baisse les droits accordés aux mères de famille en matière de retraite, au nom de « l'égalité de traitement hommes-femmes en matière de prestations sociales ».

Jusqu'à présent, les femmes salariées du privé peuvent bénéficier d'une majoration de leur durée de cotisation. Cette mesure, qui leur permet de gagner jusqu'à deux annuités par enfant, est une petite compensation du fait que de nombreuses femmes qui se sont arrêtées de travailler pour élever leurs enfants ont des trous dans leur carrière professionnelle et n'ont, à 60 ans, pas le nombre requis d'annuités pour bénéficier d'une retraite à taux plein. Si l'on ajoute à cela qu'elles sont plus souvent touchées par le travail à temps partiel, qu'elles gagnent en moyenne 27 % de moins qu'un homme, elles se retrouvent avec des pensions qui sont en moyenne de 40 % inférieures à celles des hommes, déjà pas bien élevées.

La logique voudrait que le gouvernement s'attache à réduire ces inégalités. Et bien, c'est tout le contraire qu'il prépare, en remettant en cause le système de bonification dont bénéficient les femmes. Et il a le culot de prétexter qu'un certain nombre de pères ont intenté des actions en justice pour discrimination, puisque la Sécurité sociale leur refuse les mêmes droits.

Les trimestres supplémentaires pour la retraite dont bénéficient les femmes ayant élevé des enfants ne sont pas un « privilège », mais une infime compensation permettant de rattraper un minimum de l'inégalité qu'elles subissent au travail, et donc pour leur retraite. Revenir là-dessus ne pourrait avoir qu'un effet : aggraver encore les conditions de retraite faites aux femmes, alors qu'elles sont déjà fortement pénalisées.

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