De Villiers et Nihous rallient Sarkozy : Jeux d'été à droite21/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2142.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

De Villiers et Nihous rallient Sarkozy : Jeux d'été à droite

La chasse aux voix et à d'éventuelles sinécures reste ouverte, même en plein mois d'août. L'UMP en maraude vient de ramener dans sa gibecière à la fois Philippe de Villiers, leader du Mouvement pour la France (MPF) et Frédéric Nihous, ex-candidat à la présidentielle de Chasse, Pêche, Nature et Traditions (CPNT).

Tous deux viennent d'entrer dans le Comité de liaison de la majorité présidentielle, qui regroupe autour de l'UMP de petites formations satellites tel le Nouveau Centre, ou celles des différents transfuges du PS (Bockel, Besson), ou encore Christine Boutin et son Parti Chrétien Démocrate. Il faut dire que la prise était facile et que ces politiciens se sont sans difficulté laissé apprivoiser. Sans même avoir à renier leurs discours récents, quand celui que l'on avait surnommé « l'agité du bocage » (vendéen) menait campagne avec pour slogan « La France, aimez-la ou quittez-la ! » ou qu'il prenait des accents indignés pour dénoncer une prétendue prolifération des mosquées en France, sans que l'on entende son allié chasseur se démarquer de cette propagande xénophobe. Ces prises de position n'ont d'ailleurs rien de choquant pour une bonne partie des proches de Sarkozy, dont la pratique et la politique ne sont pas très éloignées de celles de l'extrême droite.

D'ailleurs, faut-il parler de ralliement à la majorité gouvernementale de ces politiciens de la droite extrême ? Il s'agit tout au plus d'un retour au bercail. De Villiers commença sa carrière politique au sein de l'UDF. Il fut même membre d'un gouvernement dirigé par Chirac, de mars 1986 à juin 1987. Quant à Frédéric Nihous, dont la carrière politique est plus pauvre, il commença par militer au sein du RPR, l'ancêtre de l'UMP jusqu'en 1995, estimant ensuite que l'apolitisme de façade de CPNT constituait, semble-t-il, un marchepied plus porteur vers un destin politique à la mesure de ses ambitions..

Ce chassé-croisé s'inscrit dans la perspective des prochaines élections régionales. L'UMP se frotte les mains d'avance, satisfaite d'avoir fait une opération qui devrait lui permettre de prendre la direction de Conseils régionaux qu'occupe actuellement le PS. Les seuls que l'on entend regimber, mollement il est vrai, ce sont les mini-formations qui gravitent autour de l'UMP. Elles récriminent, sur le ton de ces ralliés de la première heure qui s'inquiètent de voir les derniers arrivés leur prendre leur place. Ainsi Christine Boutin, qui explique « qu'on ne peut marier l'eau (bénite ou pas ?) avec le feu », mais qui précise ses arrière-pensées en réclamant que l'UMP lui laisse au moins 40 élus dans les Conseils régionaux. Cela replace son indignation à une juste place.

Ces jeux d'été au sein de la droite n'intéresse pas grand monde. Ils ont le mérite d'être édifiants.

Car, après cela, ces gens-là auront bien du mal à convaincre que les élections seraient offertes aux électeurs pour exprimer un choix clair.

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