Un militant de l'aide aux migrants relaxé05/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2140.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un militant de l'aide aux migrants relaxé

Le 23 juin dernier, Jean-Claude Lenoir, vice-président de l'organisation Salam (Soutenons aidons luttons agissons pour les migrants et les pays en difficulté), comparaissait au tribunal de Boulogne-sur-Mer pour « outrage à agent » et « rébellion ».

Ce procès était une nouvelle tentative d'intimider une organisation qui aide les migrants, de passage à Calais pour gagner l'Angleterre, à vivre dans des conditions un peu moins inhumaines. C'était le troisième procès infligé à Jean-Claude Lenoir qui conteste depuis longtemps la politique des gouvernements envers les migrants. Il avait déjà été condamné à une peine de prison avec sursis en 2005 et encourait la prison ferme pour récidive.

Novembre 2008, les autorités françaises procédaient à Calais à de nombreuses arrestations de réfugiés afghans, afin d'affréter un charter pour les expulser, en collaboration avec les autorités britanniques. La mobilisation allait finalement faire annuler cette opération. Mais les forces de police avaient été déployées massivement et, au cours de cette rafle nocturne, un groupe d'une dizaine de témoins de l'opération avait été interpellé. Les témoins disent que Jean-Claude Lenoir avait alors été plaqué au sol, mis torse nu, menotté, traîné à terre jusqu'au fourgon, emmené au commissariat de police et retenu en garde à vue toute la nuit.

En revanche, selon la version des trois policiers, Jean-Claude Lenoir aurait forcé le barrage - un cordon de 150 CRS armés jusqu'aux dents ! - les aurait insultés, se serait volontairement laissé tomber à terre et, au moment où les policiers tentaient de le relever, il se serait débattu et lui-même dévêtu !

Le procès a été reporté deux fois : la première parce que l'avocat des policiers plaignants ne s'était pas présenté ; la seconde parce que le juge avait estimé que le dossier était complexe et demandait un complément d'information... Finalement, mardi 21 juillet, les magistrats ont prononcé la relaxe et les CRS ont été déboutés de leur accusation.

Dans cette période d'aggravation de la traque aux sans-papiers, où le gouvernement, tout en le niant, instaure le délit de solidarité envers ceux qui les aident, c'est un succès pour tous ceux qui se battent pour permettre aux migrants de vivre dans des conditions moins inhumaines.

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