Renault-Sovab - Batilly (Meurthe-et-Moselle) : Contre l'amputation de la prime d'intéressement,05/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2140.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Sovab - Batilly (Meurthe-et-Moselle) : Contre l'amputation de la prime d'intéressement,

À Renault-Sovab à Batilly, à l'annonce, juste avant les congés, que la prime d'intéressement déjà fortement réduite serait, en plus, amputée de 3,65 euros par jour de chômage partiel a fait déborder le vase du mécontentent. 300 travailleurs ont fait grève pendant deux jours, les 23 et 24 juillet. Ils ont défilé dans les ateliers, faisant chuter immédiatement de moitié la production.

Depuis le début de la crise, il n'y avait pas eu un débrayage d'une telle ampleur. Ce mouvement spontané a surpris tout le monde, y compris les syndicats (Sud, CFTC et CGT) qui au départ appelaient simplement à une réunion d'information par le bouche-à-oreille.

La Sovab, filiale de Renault, compte actuellement 2 400 salariés qui produisent des fourgonnettes Master pour Renault (et Movano pour Opel) ainsi que des petits camions Mascott. Depuis un an, la direction fait peser tout le poids de la baisse des commandes sur les travailleurs. Elles sont passées en moyenne de 500 à 270 par jour. La direction a joué sur la peur que suscite la crise pour faire accepter des baisses de salaire, des suppressions d'emplois et un accord de flexibilité des horaires, jusque-là toujours rejeté par la majorité du personnel, en particulier par une grève de plus de deux semaines il y a dix ans, lors de l'application des 35 heures.

En un an, l'effectif a baissé de 560 travailleurs : 500 intérimaires ont été renvoyés et il y a eu soixante départs dits volontaires. Si bien que sur les chaînes de montage, malgré la baisse des commandes, c'est toujours autant la galère !

La direction en a également profité pour donner 0 % d'augmentation générale des salaires cette année et diviser par trois la prime d'intéressement qui était jusque-là d'environ 2 500 euros annuels. C'est dire que cela fait une grosse perte de pouvoir d'achat. L'annonce que les jours de chômage partiel entraîneraient, en plus, une diminution de cette prime a été la goutte de trop.

Pour ceux qui ont le plus chômé, l'amputation de la prime de ces 3,65 euros se serait traduite par une perte supplémentaire de 58 euros. Une double peine en quelque sorte puisque nous avions déjà été pénalisés par le chômage partiel. Certains grévistes disaient : « Jusqu'à maintenant on n'a rien dit mais il faut montrer qu'on ne peut pas tout accepter. »

Au bout des deux jours, la direction n'a pas reculé, mais ceux qui ont débrayé étaient satisfaits d'avoir marqué le coup en montrant qu'ils n'étaient pas résignés. Cela n'est pas négligeable dans le contexte actuel.

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