Nouvelle-Calédonie : La répression continue contre les militants syndicaux kanaks05/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2140.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nouvelle-Calédonie : La répression continue contre les militants syndicaux kanaks

Des affrontements ont opposé lundi 3 août la police à de nombreux manifestants dans les rues de Nouméa. Mardi 4 août de nouvelles manifestations dans les zones industrielles de l'île ont amené l'arrestation de onze manifestants. Ceux-ci protestaient contre la répression qui frappe des militants du syndicat USTKE (Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités), dont le président Gérard Jodar, condamné fin juin à un an de prison ferme. Avec lui vingt-huit militants avaient été poursuivis et six condamnés à des peines de prison allant de quatre à douze mois ferme.

Le gouvernement par l'intermédiaire de son représentant, le Haut-Commissaire, continue à manier la répression contre un syndicat qui a le seul tort de défendre l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie et de prendre le parti des travailleurs, comme celui d'une employée de la société d'aviation Air Calédonie, Aircal, licenciée abusivement. Un compromis avait pourtant été trouvé mais le président d'Aircal a refusé de le signer et, en mai dernier, une manifestation de soutien à l'employée licenciée a opposé violemment les gendarmes mobiles aux militants syndicaux, ce qui a été le prétexte aux arrestations et aux condamnations de militants de l'USTKE.

En avril 2008, l'USTKE avait déjà été la cible des attaques du gouvernement et du patronat. Gérard Jodar avait été condamné à un an de prison, dont six ferme, et à trois ans de privation de droits civiques pour « provocation à attroupement armé ». Il avait déjà eu le tort de protester contre le licenciement d'un chauffeur d'une société de transport urbain, Carsud, qui était aussi délégué syndical de l'USTKE.

Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères et Marie-Lise Penchard, la nouvelle secrétaire d'État chargée de l'Outre-mer, étaient il y a quelques jours à peine en Nouvelle-Calédonie pour le sommet France-Océanie, où Sarkozy puis Fillon avaient renoncé à venir. Venus pour un sommet qui n'a duré que... deux heures, ils n'ont apparemment rien vu ni entendu des manifestations qui ont émaillé leur visite, puisqu'ils n'ont parlé que des effets du réchauffement climatique dans la région...

Pour l'impérialisme français, les richesses d'une île qui recèle près de 30 % des réserves mondiales de nickel justifient sa présence et la défense des intérêts de ses trusts, assurés au moins jusqu'en 2014 où un référendum devrait statuer sur l'avenir de l'archipel. Mais ce n'est pas en jetant les militants syndicaux et politiques en prison et en envoyant ses gendarmes mobiles qu'il fera oublier la situation coloniale dans laquelle continue de vivre la Nouvelle-Calédonie. Une situation qui reste grosse de révoltes, comme celles de 1988 qui avait vu la population kanake réclamer son indépendance.

Partager