Maroc : Un «roi des pauvres» de plus en plus riche05/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2140.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : Un «roi des pauvres» de plus en plus riche

Mohamed VI a été surnommé le « roi des pauvres », à cause des quelques réformes engagées et parce qu'il a créé, entre autres, une fondation ayant contribué au relogement d'habitants du plus grand bidonville de Casablanca, rasé après les attentats islamistes de 2003. En fait, selon le magazine américain Forbes, il serait le septième monarque le plus riche du monde, devançant les émirs du Qatar ou du Koweït. Sa fortune, estimée à 2,5 milliards de dollars, aurait été multipliée par cinq depuis son accession au trône.

D'après Forbes, ses biens comprendraient, au Maroc, une vingtaine de palais, des milliers d'hectares de terres agricoles provenant des domaines laissés par les anciens colons que la famille royale a accaparés au lieu de les redistribuer aux paysans, le groupe Omnium nord-africain (ONA) spécialisé dans les mines, dont celles de phosphate, la Compagnie chérifienne de textiles, le mobilier Primaros, l'agro-industrie, la distribution, les assurances, etc. À l'étranger, il posséderait des immeubles et des propriétés en France et aux États-Unis. Rien n'est dit évidemment à propos de comptes bancaires dans des paradis fiscaux...

Quand le roi se veut de droit divin

Lundi 3 août, deux magazines marocains qui publiaient les résultats d'un sondage sur les dix ans de règne de Mohamed VI ont été saisis. Pour la même raison, le journal Le Monde a été interdit de vente ce jour-là sur le territoire marocain.

Pourtant, ce sondage donnait des résultats extrêmement favorables au roi, puisque 91 % des Marocains s'y déclaraient satisfaits. Mais voilà, par principe, « le concept de sondage sur la monarchie est inconcevable », a déclaré le ministre de l'Intérieur marocain. « La monarchie ne peut être mise en équation », a complété le porte-parole du gouvernement.

Le roi Mohamed VI serait donc un personnage sacré, la monarchie un état de fait intouchable dont on ne peut parler sans friser le crime de lèse-majesté ! Cela en dit long sur la prétendue « modernité » du souverain.

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