Les profits se portent bien : Les licenciements ne sont pas une fatalité, mais un choix du patronat05/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2140.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les profits se portent bien : Les licenciements ne sont pas une fatalité, mais un choix du patronat

« C'est la fête à la Bourse », « Un mois de juillet faste », « CAC 40 : premier bilan plutôt encourageant », « Les résultats rassurent ». Les titres enthousiastes de la presse économique de ces derniers jours ont de quoi choquer à l'heure où tant de travailleurs sont victimes des plans de licenciements.

La raison de la bonne humeur des actionnaires est que, malgré la forte diminution de la production et des ventes, les grandes entreprises restent profitables ou, au pire, limitent les pertes.

À en juger par le montant des ventes réalisées au premier semestre 2009, la reprise est loin d'être visible. La quasi-totalité des grandes entreprises françaises accuse un chiffre d'affaires en recul, parfois important, par rapport au premier semestre 2008. Ce recul dépasse les 10 % pour certaines (Air France, Lafarge, Saint-Gobain, Schneider), 20 % dans l'automobile (Renault, Peugeot), 30 % pour Total et même 50 % pour ArcelorMittal.

Pourtant, la plupart de ces entreprises continuent d'accumuler des bénéfices, même s'ils sont souvent moins importants que l'an dernier. Ainsi, Lafarge a gagné en six mois 370 millions d'euros (au lieu de 910 l'an dernier), Saint-Gobain 130 millions (au lieu d'un milliard), Schneider 350 millions (au lieu de 850), Total 4 milliards (au lieu de 8). Certaines entreprises, comme France Télécom et Danone, ont même réussi à augmenter leur bénéfice malgré une baisse de leur chiffre d'affaires. Il est vrai que certaines entreprises ont fait des pertes, mais limitées, qui ne font qu'égratigner les profits accumulés les années précédentes.

Comment les grandes entreprises s'y prennent-elles pour maintenir des profits, ou limiter les pertes, alors que les ventes sont en baisse ? En « réduisant les coûts », comme s'en vantent leurs dirigeants, c'est-à-dire essentiellement en supprimant des emplois. Alors, il n'y a pas de quoi se réjouir des résultats « rassurants » de ces entreprises. Non seulement les bénéfices ne serviront pas à investir et encore moins à embaucher, mais c'est au contraire en détruisant les emplois et en exploitant plus durement ceux qui restent au travail, que ces profits sont réalisés.

La vague actuelle de licenciements et de suppressions de postes n'est pas une fatalité due à la crise. C'est une politique délibérée du patronat, le choix d'une attaque générale contre les travailleurs, que la bourgeoisie a l'intention de poursuivre.

Malgré la crise, les grandes entreprises et leurs actionnaires auraient largement les moyens de maintenir la totalité des emplois et des salaires. Mais utiliser l'argent pour l'emploi au détriment de la rentabilité, les patrons ne le feront que contraints et forcés. Et cette contrainte ne pourra venir que d'une riposte collective des travailleurs, seul moyen de ne pas être totalement écrasés par ce système économique fou.

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