Chantiers STX (ex-Chantiers de l'Atlantique) - Saint-Nazaire : Un chantier pharaonique et des conditions de travail de la même époque05/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2140.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantiers STX (ex-Chantiers de l'Atlantique) - Saint-Nazaire : Un chantier pharaonique et des conditions de travail de la même époque

Le C33 est le dernier paquebot en construction aux Chantiers navals de Saint-Nazaire. Pour 900 millions d'euros, la compagnie NCL s'offre un gigantesque joujou de luxe de près de 300 mètres : cabines « free style », boutiques de luxe, restaurants, piscines et casinos. Ça, c'est pour la clientèle ! Pour le millier d'ouvriers qui travaillent chaque jour à bord, il en va bien autrement.

Éclairage défaillant, eau qui ruisselle partout à la moindre averse, aucun ascenseur pour un navire qui fait la hauteur d'un bâtiment de plus de 20 étages. La pression sur les délais est telle que toutes les corporations travaillent ensemble en additionnant les nuisances des travaux des uns et des autres. Pour résorber les retards, la direction impose aux peintres, soudeurs, électriciens, isolateurs, de travailler entassés dans des locaux où le niveau sonore, la poussière et la fumée deviennent vite insupportables.

Fin juin, trois débrayages des ouvriers employés directement par STX ont eu lieu à l'appel de la CGT. Il s'agissait alors de protester contre les sanctions disciplinaires, les changements d'horaires de dernière minute et les conditions de travail. Depuis, la situation n'a guère évolué. Début juillet, le navire a été déplacé pour rejoindre le quai d'armement. Mais alors que les monte-charge pour le matériel ont été immédiatement opérationnels, l'ascenseur tant attendu pour le personnel ne fonctionnait toujours pas.

Mercredi 22 juillet, lors d'un nouveau débrayage, plusieurs dizaines d'ouvriers ont donc décidé de se retrouver le lendemain pour débrayer devant les monte-charge qui devaient convoyer en urgence du matériel. Le jeudi matin, ces travailleurs qui stationnaient tranquillement devant les monte-charge depuis 7 h 30 ont vu arriver cadres et directeur, qui ont miraculeusement fait accélérer la mise en service de l'ascenseur !

Avant de reprendre le travail, les ouvriers ont attendu, devant le directeur, que leurs délégués essayent les ascenseurs. Un vrai plaisir, à la veille des congés, d'avoir remis à sa place le patron et son discours sur la crise.

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