Antilles : Les plus riches sont les plus aidés05/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2140.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Antilles : Les plus riches sont les plus aidés

Depuis le 30 avril 2009, obligation est faite aux États membres de l'Union européenne de publier chaque année la liste des bénéficiaires des fonds agricoles européens au titre de la politique agricole commune (PAC) et le montant des subventions.

Une journaliste martiniquaise, Lisa David, a conduit tout un travail pour détecter, aux Antilles, qui se cache derrière chaque entreprise bénéficiaire et donc qui perçoit quoi. Il en ressort que ceux qui sont le plus « assistés » par l'Europe, c'est-à-dire par l'argent des contribuables, sont les plus gros propriétaires.

Lors de la parution de la liste de ces bénéficiaires de la manne de la PAC, les commentateurs s'étaient émus des cinq millions d'euros encaissés par la reine d'Angleterre et des 250 000 euros empochés par le prince Albert de Monaco. Mais ce sont là encore de petits joueurs dont les gains sont inférieurs à ceux de certains grands propriétaires, pas nécessairement directement impliqués dans l'agriculture mais parfois simplement actionnaires d'entreprises ou de sociétés agricoles.

Ainsi, en Guadeloupe, Gardel, numéro un de l'industrie sucrière, arrive en tête de ceux qu'une ONG a qualifié d'« agri-millionnaires » avec 10 millions d'euros de subventions. Il n'empêche qu'en mars dernier, à la suite de la grève générale aux Antilles, le directeur de cette même usine Gardel n'avait pas hésité à déclarer que son entreprise n'aurait pas les moyens d'appliquer l'accord Bino... en raison de déficits importants !

En Martinique, c'est Jean-Michel Hayot, un des membres de cette puissante famille de békés, qui empoche le gros lot avec plus de sept millions d'euros au titre de ses plantations de bananes et autres « cultures de fruits tropicaux et subtropicaux ».

La liste est longue de ces « assistés » de l'Europe et leurs sociétés imbriquées les unes dans les autres. Et ce sont souvent les mêmes que ceux qui ont tellement résisté pendant la grève générale aux Antilles, et essaient de refuser de payer l'augmentation mensuelle de... 200 euros.

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