Aides à l'automobile : Le gouvernement donnera-t-il encore plus d'argent aux entreprises qui licencient ?05/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2140.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Aides à l'automobile : Le gouvernement donnera-t-il encore plus d'argent aux entreprises qui licencient ?

La ministre de l'Économie Christine Lagarde et son collègue de l'Industrie Christian Estrosi ont reçu mardi 28 juillet les patrons de PSA et de Renault pour s'assurer, ont-ils dit, qu'ils avaient bien respecté les engagements pris lors du pacte automobile de janvier dernier, en échange des milliards reçus. Ils sont sortis satisfaits de cette réunion puisque, selon eux, « les constructeurs ont globalement tenu leurs engagements ». Mais « les difficultés au sein de la filière montrent qu'il faut aller plus loin que ce qui a été prévu », a ajouté Christine Lagarde.

Dans le plan d'aide à l'automobile, l'État avait prêté 3 milliards d'euros à chacun des deux constructeurs, à un taux de 6 % sur cinq ans. Leurs filiales financières recevaient pour leur part 2 milliards d'euros, tandis que leurs sous-traitants se partageaient 600 millions. De plus, l'État augmentait l'indemnisation du chômage partiel : les entreprises de plus de cinquante salariés percevant 5,23 euros de l'heure pour les cinquante premières heures de chômage partiel, et de 7,23 euros de l'heure au-delà, les plus petites, comme souvent celles des équipementiers, touchant respectivement 5,74 et 7,74 euros. En contrepartie, Renault et PSA s'étaient engagés à « ne fermer aucun de leurs sites pendant la durée de ces prêts et à tout faire pour éviter les licenciements », ainsi que se félicitait Sarkozy à l'époque.

Sur cette base-là, il n'était effectivement pas difficile aux constructeurs automobiles de tenir leurs engagements, tout en faisant payer la crise aux travailleurs ! Si les deux groupes automobiles n'ont pas fermé de site, cela ne les a pas empêché de licencier, à commencer par les intérimaires et les travailleurs en contrats précaires. Par ailleurs, le chômage technique a frappé les ouvriers de l'automobile, pendant des semaines pour certaines usines.

Et parmi les sous-traitants de l'automobile, il ne se passe pas de semaine sans qu'un plan de suppression d'emplois ne soit annoncé : chez Faurecia, Molex, Valeo, New Fabris, Fulmen, Sevelnord, Visteon, etc., dans chacune de ces entreprises, des centaines de travailleurs sont déjà mis à la rue, ou vont s'y retrouver dans les mois qui viennent.

Mais les ministres sont contents, ils estiment que l'argent que l'État a octroyé aux constructeurs automobiles a été bien utilisé. Et quand ils parlent « d'aller plus loin », on peut parier à coup sûr qu'ils n'envisagent pas de supprimer les crédits et de demander à ces entreprises de rembourser l'argent reçu si elles continuent de licencier, mais de leur verser encore plus d'argent !

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