Steelcase - Marlenheim (Bas-Rhin) : La lutte paie22/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2138.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Steelcase - Marlenheim (Bas-Rhin) : La lutte paie

Depuis le mercredi 15 juillet, les deux sites de Steelcase de Marlenheim et de Rosheim près de Strasbourg sont en grève. Les travailleurs bloquent les deux usines et aucune production ne sort.

Steelcase, groupe américain qui fabrique des meubles de bureau avec des usines dans plusieurs pays en Europe, dont trois dans le Bas-Rhin, a annoncé en mars un plan de licenciements pour 106 personnes qui travaillent dans les usines alsaciennes et au siège à Schiltigheim dans la banlieue de Strasbourg. Pour faire bonne mesure elle avait décidé de mettre deux jours de chômage partiel par semaine pour le reste de l'année. La grève des travailleurs de Marlenheim, pendant quatre jours en juin, sur le paiement du chômage partiel, avait fait reculer la direction. Les travailleurs ont obtenu une prime de 300 euros en compensation des pertes pour les trois mois passés et la réduction des jours de chômage de deux à un par semaine.

Mais, le 8 juillet, à l'issue des négociations sur les indemnités de licenciement des 106 salariés, les représentants des syndicats ont refusé les propositions de la direction jugées ridicules. En plus des indemnités légales de départ, elle ne proposait que 110 euros par année d'âge et 700 euros par année d'ancienneté avec 50 euros de plus pour les plus de 50 ans. Cela revient à faire partir les salariés concernés avec à peine un an et demi de salaire au total. Les représentants des différents syndicats, unanimes, réclament au moins 40 000 euros, soit le partage des 6,7 millions provisionnés par la direction. Et malgré les menaces de la direction qui a déclaré « Vous pouvez faire un mois de grève, vous n'aurez rien de plus », la grève a démarré le 15 juillet, majoritaire sur les deux usines ; à Marlenheim, il y avait 63 grévistes sur une équipe de 80 ouvriers ; à Rosheim, l'usine qui compte 56 salariés et qui doit être vendue était complètement bloquée.

Jeudi 16, la direction reprochait aux syndicalistes de transformer l'usine en Club Med, et de salir ainsi l'image de l'entreprise (!) Car la presse avait publié une photo qui montre des grévistes souriants assis sur des chaises devant la porte de l'usine. Mais elle proposait tout de même de rajouter 3 000 euros aux indemnités prévues et de diminuer le nombre de licenciés de 106 à ...103 à condition que les syndicalistes signent tout de suite. Les syndicalistes ont fait savoir que seule l'assemblée des grévistes pouvait en décider.

Vendredi 17, à Marlenheim, devant les provocations de la direction qui a recherché des ouvriers de l'expédition pour faire sortir des camions, les grévistes ont décidé de bloquer les portes.

La direction a fait venir un huissier pour faire constater le blocage. Mais les deux usines sont restées bloquées jusqu'au mardi 21 juillet et la direction s'est vue vertement rétorquer que c'était elle qui empêchait les ouvriers de travailler en jetant 103 personnes dehors, 103 personnes qui vont se retrouver à la rue car dans la région comme ailleurs, on ne compte plus les entreprises qui ferment et licencient.

Mardi 21, les représentants syndicaux ont présenté à la direction une motion pour vice de forme. Du coup la direction a proposé de revoir sa copie.

Elle a finalement proposé 5 000 euros en plus pour tous les salariés, plus 10 000 euros pour les travailleurs handicapés relevant de la Cotorep.

Les travailleurs présents le matin du 22 juillet aux portes de l'usine ont donc voté la reprise. Les négociations continuent cependant pour le paiement des heures de grève et l'assurance qu'il n'y aurait aucune sanction suite à ce mouvement.

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