Hausse du chômage : Le gâchis capitaliste16/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2137.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hausse du chômage : Le gâchis capitaliste

Alors que tout en supprimant des postes de travail nombre d'entreprises intensifient les cadences, alors que le gouvernement parle de faire travailler les salariés jusqu'à 67 ans et même le dimanche, les travailleurs condamnés au chômage sont eux toujours plus nombreux.

Les chiffres récemment publiés pour le premier trimestre 2009 sont alarmants : Pôle Emploi recense 252 000 nouveaux inscrits depuis janvier. Désormais 9,1 % de la population active, soit 2,45 millions de personnes, sont officiellement au chômage. Parmi elles, les jeunes (15-24 ans) sont les plus touchés, avec un taux de chômage de 22,7 % (+ 5 % en un an). Le nombre de chômeurs de longue durée, inscrits depuis plus d'un an - et parfois depuis plus de trois ans - a augmenté de 4 %. Par ailleurs, 1,4 million de personnes (+ 17,5 % en un an) sont répertoriées en situation de « sous-emploi », c'est-à-dire pour la plupart à temps partiel imposé.

Tout cela n'affole pas la ministre de l'Économie, Christine Lagarde. Pour relativiser, elle s'est félicitée que : « Si le nombre de chômeurs a augmenté de 8 % en France depuis le printemps 2007, sa progression atteint sur la même période 25 % dans la zone euro, 100 % aux États-Unis, et 142 % en Espagne ». Piètre consolation !

Ce bilan est celui de la politique patronale et gouvernementale. La principale cause du chômage croissant sont les licenciements. Depuis des années les capitalistes ont fait pression sur les salaires. Ils diminuent les investissements productifs. Ils annoncent de multiples plans sociaux, des licenciements quand ce ne sont pas des fermetures totales d'usines. Avec la crise les destructions d'emplois se sont accélérées, de Hewlett Packard à Pfizer France ; de Sony à Goodyear en passant par Continental ou Caterpillar. La liste est longue des entreprises qui disparaissent parce qu'un conseil d'administration a fait le choix d'autres investissements. Et c'est ainsi qu'une usine ferme pour qu'un capital soit dégagé afin de pouvoir racheter une entreprise existante et déjà positionnée sur un marché. Au final, des travailleurs sont jetés à la rue parce que le capital se concentre entre des mains toujours moins nombreuses. À chaque fois, ce sont autant de drames pour les travailleurs licenciés, privés de leur salaire et réduits à l'inactivité forcée.

Quant à l'État, il est le soutien complice de ces licenciements, dans lesquels il n'intervient que pour donner tort aux salariés qui s'opposent au fonctionnement d'un système fou. D'ailleurs, l'État n'est-il pas lui-même un des premiers destructeurs d'emplois dans les services publics, lui qui, chaque année, annonce des dizaines de milliers de suppressions de postes dans les hôpitaux ou dans l'Éducation nationale, ne serait-ce que par le non-remplacement de ceux qui partent en retraite.

Le chômage n'est pas seulement une catastrophe pour les chômeurs. C'est une catastrophe collective, sociale qui laisse en friche des millions de cerveaux, de bras et de compétences, et dont les licencieurs privent toute la société.

Voilà qui devrait amener une condamnation sans appel du capitalisme.

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