Foyer de travailleurs Adef - Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) : Lutte contre les expulsions de résidents16/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2137.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Foyer de travailleurs Adef - Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) : Lutte contre les expulsions de résidents

Jeudi 9 juillet 2009, les résidents du foyer de travailleurs Adef à Saint-Ouen sont arrivés en cortège devant le tribunal d'instance de la ville, où l'affaire de 80 résidents de ce foyer menacés d'expulsion est en cours de jugement.

Depuis juin 2007, le mécontentement ne cesse de grandir. Le foyer très dégradé exigerait des travaux urgents et importants, l'entretien et le nettoyage sont si défectueux que cafards, punaises, souris et autres hôtes indésirables ont fait leur apparition et prolifèrent, et surtout les loyers exorbitants - 403 euros pour une chambre de neuf mètres carrés pour une personne, et 339 euros par personne pour une chambre à deux - suscite le mécontentement général. Enfin, le comportement méprisant du gérant du foyer heurte la dignité de ces résidents qui réclament son départ.

En août 2007, devant le mutisme des responsables du foyer qui n'ont même pas expliqué la décision de fermer toutes les salles collectives (salles de réunion, d'alphabétisation, de télévision), bon nombre de résidents décidaient la grève des loyers à laquelle les gérants ont répondu en engageant des poursuites contre eux. En décembre 2008, quarante-sept résidents étaient condamnés à rembourser les loyers et à être expulsés même après paiement de leur dette (leur expulsion n'a toujours pas été mise à exécution à ce jour) et en mai 2009 quatre-vingts autres attendaient le même sort. C'est le jugement de ceux-là qui devait être rendu le 9 juillet.

La situation générale se dégradant, l'exaspération a monté d'un cran. Comme le disait très bien l'un de ces résidents travaillant depuis longtemps en France : « Avec mes 900 euros de salaire, quand j'ai payé les 400 euros de la chambre, envoyé 200 euros à la famille pour qu'elle vive là-bas, quand j'ai payé la nourriture, les transports et les impôts, il ne me reste souvent plus rien. »

Pour l'heure, bon nombre de travailleurs de ce foyer sont bien décidés à relever la tête. La petite manifestation devant le tribunal a rassemblé un peu de monde, soutenue par des représentants d'associations, de partis et du syndicat CGT. Une délégation de la mairie venue apporter son soutien a rappelé que le dernier conseil municipal avait voté un arrêté contre les expulsions.

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