Nigeria : Compagnies pétrolières, après elles, le déluge !09/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2136.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Nigeria : Compagnies pétrolières, après elles, le déluge !

Sur leurs sites Internet officiels, les cinq grands trusts pétroliers (Exxon, Shell, BP, Total, Chevron) rivalisent de proclamations généreuses sur leur engagement dans le « développement durable » et autres « chartes de bonne conduite », et affichent comme priorité le souci de l'environnement et des droits de l'homme. Des mots, rien que des mots.

Dans un récent rapport, Amnesty international s'alarme de la situation du delta du Niger, région pétrolifère où sévissent plusieurs grandes compagnies pétrolières, dont Shell et Total.

Selon Amnesty international, la pollution de cette région a déjà privé des dizaines de millions de personnes de leur droit élémentaire à la nourriture, à l'eau et à la santé. « Les populations vivant dans cette région doivent boire de l'eau polluée, faire la cuisine et laver leur linge avec cette eau. Elles mangent des poissons, quand elles ont la chance d'en trouver, contaminés par le pétrole et d'autres toxines. Après les déversements de pétrole, elles inhalent des vapeurs d'hydrocarbures, du gaz et d'autres polluants. Les gens se plaignent de problèmes respiratoires et de lésions cutanées - et pourtant, ni le gouvernement, ni les compagnies pétrolières ne cherchent à contrôler les conséquences humaines de la pollution par les hydrocarbures. »

Ce n'est pas la première fois que de telles pratiques sont dénoncées. L'an dernier, des ONG avaient pointé du doigt la pratique du « torchage », effectuée au Nigeria par plusieurs compagnies, dont le trust français Total. Ce procédé consiste à brûler le gaz naturel, issu de la production pétrolière, dont les émissions toxiques entraînent cancers et morts prématurées, ainsi que des pluies acides qui détruisent l'environnement et les écosystèmes de la région. Cette pratique est illégale au Nigeria depuis 1984. Les ONG la qualifient de « monstruosité humaine et écologique », et même la Banque mondiale la condamne... Mais les années passent, et Total continue d'y recourir, en toute impunité.

Cette dictature économique, les grandes compagnies pétrolières l'imposent quand nécessaire par la violence, avec la complicité des États locaux. En 1995, l'écrivain nigérian Ken Saro-Wiwa et huit autres militants, qui s'étaient opposés aux activités de la filiale locale de Shell, ont étés pendus, au terme d'une parodie de procès devant un tribunal militaire.

Pour faire leurs bénéfices les grandes compagnies pétrolières sèment la maladie et la destruction, dans le delta du Niger, tout comme ailleurs.

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