La vie Auchan, côté salariés09/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2136.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La vie Auchan, côté salariés

Le groupe Auchan a annoncé la suppression de 1 400 postes. Il évoque aussi la possibilité de créer 2 500 postes ultérieurement, mais rien n'est moins sûr. Le groupe Auchan, avec 468 hypermarchés et 726 supermarchés dans le monde entier, appartient à la famille Mulliez, comme Kiabi, Kiloutou, Décathlon, etc. En 2008, son chiffre d'affaires atteignait presque 40 milliards d'euros et sur la période 2004-2008 les profits cumulés s'élèvent à 6 milliards.

Mais cela n'empêche pas Auchan de parler de baisse de bénéfices et même de pertes pour justifier les économies faites sur le dos des salariés. Comme bien d'autres capitalistes, il cherche à profiter de la crise pour supprimer des emplois. Aucun salarié n'a les moyens de vérifier les comptes du patron et donc personne n'a aucune raison de le croire sur parole. Mais en attendant tout est bon pour faire des économies et accroître la fortune des Mulliez.

Le salaire d'une caissière se monte à 1 000 ou 1 100 euros pour 35 heures. Mais la plupart ont des contrats de 20 heures ou 30 heures et ne gagnent que 600 ou 800 euros par mois. En 2009 les salaires n'ont été augmentés que de 0,5 %.

Dans certains magasins, les secrétaires commerciales subissent des pressions pour retourner en rayon, parfois après vingt ans dans le même service. Par endroit, les effectifs ont été réduits de 25 % en quelques années... mais pas le travail de chacun, bien sûr. Dans un magasin du nord de la France, il a même été envisagé de le contrôler en faisant porter aux salariés des rayons, des bracelets pour compter les kilomètres effectués.

Les magasins Auchan ont deux faces : une pimpante pour les clients et une vétuste pour les salariés avec des souris dans les entrepôts et des WC datant de la construction des magasins. Bonjour l'hygiène !

Quand il y a des inventaires à faire, les directions demandent à des salariés de rester la nuit pour les clore au plus vite. Mais comble de mesquinerie, dans certains magasins, le café sur le coup des 2 heures du matin n'est offert qu'aux cadres... qui ne sont pourtant pas les plus actifs.

Dans les couloirs des bureaux, les caméras fleurissent, surtout aux abords des locaux syndicaux. La direction de certains magasins a même voulu faire effectuer des fouilles des employés, mais elle a dû reculer finalement.

Bref, dans la grande distribution comme ailleurs, il n'y a que la lutte des salariés que les patrons n'auront pas volée.

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