Fillon à Bagdad : Les industriels français voudraient leur part du gâteau irakien09/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2136.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Fillon à Bagdad : Les industriels français voudraient leur part du gâteau irakien

Après celle de Sarkozy le 10 février dernier, François Fillon a accompli une visite éclair en Irak vendredi 2 juillet. L'objet du déplacement était sans ambiguïté car, avec le Premier ministre, ont débarqué à Bagdad Laurence Parisot, la présidente du Medef, ainsi qu'une ribambelle de chefs d'entreprise, dont le directeur général de Total Christophe de Margerie, celui d'EADS et des dirigeants de Schneider, Lafarge, Veolia, ou encore de Lazard Frères. Fillon accompagnait ces représentants du patronat - et non l'inverse - qui salivent d'envie devant l'ampleur du marché de la reconstruction de l'Irak, estimé à 300 ou 400 milliards d'euros. Mais ces promesses de profits restent aujourd'hui théoriques car la situation en Irak est incertaine et les rentrées de l'État irakien, illusoires.

Après plus de vingt ans de guerres successives, de bombardements et d'embargo économique imposés par les grandes puissances, l'Irak est un pays dévasté. À Bagdad, il n'y a que quelques heures d'électricité par jour. La situation sanitaire et alimentaire du pays est désastreuse.

Les objectifs du gouvernement français n'étaient évidemment pas philanthropiques. D'ailleurs, le seul marché qui donne des garanties dans la situation de guerre civile larvée est celui de l'équipement de la « nouvelle » armée. Ainsi, entre le voyage de Sarkozy en Irak et celui de Fillon, les autorités irakiennes ont pris des engagements pour acheter des appareils de transport de troupes, des hélicoptères et dix-huit Mirage. Le tout pour plusieurs centaines de millions d'euros.

On est encore loin des 5 ou 6 milliards d'euros de contrats annuels qu'engrangeaient les industriels français quand ils équipaient l'essentiel de l'armée de Saddam Hussein. Mais, face au concurrent américain, l'impérialisme français joue des coudes pour se faire une petite place. Les huit heures qu'a duré la tournée irakienne de Fillon et des patrons français ressemblent quand même beaucoup au ballet du rapace qui survole sa proie...

Partager