États-Unis : Obama et la guerre... contre les travailleurs dans l'automobile09/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2136.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Obama et la guerre... contre les travailleurs dans l'automobile

Le juge du tribunal de commerce chargé de la mise en dépôt de bilan de General Motors vient de donner son accord au plan de restructuration présenté. Ainsi l'administration Obama a réussi son pari d'obtenir du tribunal de commerce une restructuration complète de Chrysler puis de GM en un temps record.

La restructuration de ces deux grandes entreprises de l'automobile a constitué une priorité pour Obama, qui a profité de son élection triomphale pour s'attaquer immédiatement et d'une façon extrêmement brutale et spectaculaire à ce bastion de la classe ouvrière américaine que constituent encore les ouvriers de l'automobile.

Il a obtenu la collaboration du syndicat UAW pour imposer des sacrifices considérables aux salariés. Le syndicat s'est engagé à ne pas déclencher de grève jusqu'en 2015 et à accepter d'entériner des sacrifices supplémentaires d'ici là !

La menace de liquider complètement General Motors que le juge a brandie, ajoutée à la promesse d'Obama d'injecter encore 50 milliards dans l'entreprise, a rapidement convaincu les créanciers et les actionnaires de GM d'accepter la décision du juge. Celui-ci autorise GM à vendre ses meilleurs actifs à une nouvelle entreprise appelée General Motors Co, débarrassée de dettes et de nombres d'obligations sociales, fiscales, etc., et appartenant majoritairement à l'État qui en posséderait 60 %. Les créanciers et actionnaires en posséderaient 10 % mais c'est eux qui dirigeraient l'entreprise puisque le gouvernement répète qu'il ne veut pas se substituer à la gestion privée. Quant au fonds d'assurance médicale des retraités désormais géré par l'UAW, il a récupéré 17,5 % des parts de l'entreprise en échange du renoncement à ce que lui devait GM, mais il n'aura qu'un seul strapontin au conseil d'administration.

Il s'agit d'un véritable démantèlement de l'entreprise. Non seulement la justice va tenter de se débarrasser de tout ce qui n'est pas repris par le nouveau GM, mais cette nouvelle compagnie va encore fermer onze usines d'ici 2012 et se débarrasser de quelque 20 000 ouvriers. 4 000 employés (20 % du total) viennent de recevoir un mail leur donnant jusqu'au 3 août pour choisir un départ volontaire, sinon ils seront licenciés le 1er octobre. 40 % des concessionnaires vont être remerciés, avec le licenciement de 110 000 personnes à la clé. Sans parler des équipementiers touchés de plein fouet eux aussi. Et pour une catastrophe de cette ampleur, l'argent public coule à flot !

Pour l'instant, Obama semble avoir réussi son pari sans susciter de réactions collectives des travailleurs. Il va se rendre dans la région de Detroit le 14 juillet, pour juger sans doute de sa réussite. Les travailleurs de l'automobile n'ont pas été vaincus, seulement trahis par les dirigeants du syndicat. Mais la brutalité et l'arrogance du patronat et du gouvernement pourraient bien les pousser à la rébellion. En tout cas rien n'est encore perdu.

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