Chaffoteaux - Ploufragan (Côtes-d'Armor) : En lutte contre les licenciements09/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2136.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chaffoteaux - Ploufragan (Côtes-d'Armor) : En lutte contre les licenciements

À l'occasion de la réunion de Comité central d'entreprise du 1er juillet dernier à Paris, la direction générale du groupe Merloni a dévoilé son plan pour l'usine de Ploufragan. Les patrons ont retenu la pire des solutions : supprimer 207 emplois sur 250 que compte encore l'usine.

C'est dire qu'ils ont choisi de rayer de la carte la production des chauffe-eau et des chaudières à gaz d'ici la fin de l'année. Sont concernés 159 ouvriers, 12 employés, 14 techniciens, 11 agents de maîtrise et 11 cadres.

Les chaudières Chaffoteaux seront désormais fabriquées en Italie et les chauffe-eau en Chine où le groupe Merloni possède des usines. Les patrons ne garderont qu'une petite unité de recherche avec 41 salariés. Mais rien ne dit que ce sera sur le site actuel car celui-ci est à vendre.

Cette annonce des 207 licenciements a été faite par les délégués devant 200 salariés qui avaient fait le déplacement à Paris pour la réunion du CCE. Elle a eu lieu dans un hôtel 3 étoiles car la direction craignait que les salariés en colère ne s'attaquent aux locaux du siège social situé à Saint-Denis.

Ce changement n'a pas empêché les travailleurs de dire de vive voix aux différents directeurs présents ce qu'ils pensaient des licenciements. Aux cris de « Merloni pourri, nos emplois sont notre vie », ils ont reçu comme il se doit les directeurs du groupe Merloni qui tentaient de rejeter l'ampleur du plan de licenciements sur les collectivités publiques, qui ne les auraient pas aidés financièrement. Personne n'a été dupe de ce discours, pas plus que de celui sur la crise économique qui aurait accéléré les choses. En réalité, les patrons du groupe Merloni ont racheté une entreprise rentable en 2001, l'ont exploitée jusqu'au dernier moment, et surtout ils ont mis la main sur une marque qu'ils entendent bien exploiter encore longtemps.

Lors de leur manifestation parisienne, les travailleurs de Ploufragan ont reçu le soutien de délégations de l'usine Cuenod d'Annemasse, appartenant également au groupe Merloni et victimes actuellement d'un plan de 77 suppressions d'emplois. Ils ont également reçu le soutien d'une délégation de l'usine ELM Leblanc de Drancy, autre fabricant de chaudières à gaz et concurrent de Chaffoteaux.

La présence de ces camarades a fait chaud au coeur. Et à l'occasion de l'assemblée générale du personnel qui s'est tenue le lendemain à l'usine, beaucoup de travailleurs en parlaient.

La solidarité, les salariés de l'usine ont également réussi à la trouver parmi la population et les travailleurs de l'agglomération de Saint-Brieuc où ils font quotidiennement des actions tout azimut. Comme il ne semble plus possible de maintenir les emplois sur le site de Ploufragan, les travailleurs veulent maintenant que les patrons paient cher les licenciements. Le préjudice n'est pas encore fixé mais bien des travailleurs savent ce que les ouvriers de Continental ont obtenu et estiment qu'il leur faut viser la même chose, c'est-à-dire au moins 100 000 euros de prime complémentaire.

C'est dans les jours prochains que ces revendications vont s'affirmer. Les travailleurs vont donc poursuivre l'occupation de l'usine de Ploufragan commencée le 18 juin et entreprendre toutes les actions utiles pour faire payer les patrons.

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