Airbus de Moroni : Colère de la communauté comorienne09/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2136.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus de Moroni : Colère de la communauté comorienne

Samedi 4 juillet à Marseille, plusieurs milliers de manifestants ont voulu protester contre les conditions déplorables des vols vers les Comores après le crash de l'Airbus A310 à destination de Moroni. Deux banderoles étaient déployées avec « Stop aux avions poubelles » et « Nos morts n'ont pas de prix ».

Le lendemain, dimanche 5 juillet, à Paris cette fois, une autre manifestation a rassemblé également des milliers de participants.

Depuis des années les passagers pour les Comores se plaignent de ces conditions de transport et fin juillet 2008 une manifestation avait eu lieu à l'aéroport de Marseille-Marignane à l'appel de l'association SOS voyages Comores. Son mot d'ordre : « Stop aux avions poubelles ».

Le président de la Chambre de commerce franco-comorienne décrivait ainsi le voyage vers les Comores : « Les avions qui partent de Paris ou Marseille sont corrects car obligés de répondre aux normes internationales. Mais quand on arrive à Sanaa, au Yemen, on repart dans des engins très dangereux. Pas besoin d'être un expert pour entendre les bruits au décollage et pendant le vol ou constater l'état général de délabrement avec des ceintures de sécurité qui ne marchent pas, les porte-bagages qui dégringolent... »

À cela il faut ajouter le manque inquiétant d'étanchéité de l'avion ressenti par tous et les attentes interminables, dans de très mauvaises conditions, à Sanaa, au changement d'avion, avec des salles d'attentes minuscules et des toilettes toujours bouchées et cela pendant quelquefois trois jours.

Les voyageurs pour les Comores n'ont pas le choix et pourtant ils payent leur aller-retour entre 1 500 et 2 200 euros. Pour entreprendre ce voyage, ils économisent donc sous après sous. Ils s'entraident en versant à l'un ou à l'autre une partie de leur salaire de manière à pouvoir ramener au pays le plus souvent des objets de première nécessité pour leurs proches et les habitants de leur village.

Dans la région marseillaise, la plupart des Comoriens et des Français originaires des Comores travaillent dans le bâtiment, les cuisines des grandes entreprises, le nettoyage et les hôpitaux.

Cette année une manifestation était prévue en août pour protester contre les conditions de transport vers les Comores. Elle a été devancée par la terrible catastrophe aérienne. Ce qui est sûr, c'est que tout le monde savait à quel point ces avions étaient dangereux, mais tous les responsables en France et aux Comores s'en moquaient.

Ce n'était pas deux vols par semaine en haute saison qui intéressaient les grandes compagnies habituées aux clients plus riches et plus huppés. Elles les abandonnaient donc aux compagnies des pays pauvres avec tous les dysfonctionnements et les drames que cela pouvaient entraîner.

Correspondant LO

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