Éducation nationale : 16 000 postes en moins pour 2010, la dégradation s'accélère03/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2135.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : 16 000 postes en moins pour 2010, la dégradation s'accélère

Avant de quitter le ministère de l'Éducation nationale, Darcos a tenu à annoncer la suppression de 16 000 postes pour 2010. 11 200 postes avaient déjà sauté en 2008, 13 500 en 2009, l'escalade continue donc.

Le gouvernement n'invoque même plus la baisse du nombre d'élèves, très relative puisqu'il y a une augmentation de la natalité, pour justifier sa politique. Darcos l'a dit, « il s'agit de participer à la maîtrise des dépenses publiques », en diminuant le nombre de fonctionnaires. Et Fillon a enfoncé le clou en déclarant, à propos du futur emprunt d'État, qu'il était « absolument essentiel que pas un euro ne soit utilisé à des dépenses qui ne soient pas des dépenses utiles ». Autrement dit, se donner les moyens d'éduquer convenablement les jeunes est, pour le gouvernement, une dépense inutile. Mais cela, on le savait déjà.

Les postes supprimés se répartissent entre 600 postes d'administratifs, 14 000 stagiaires d'IUFM, ou leur équivalent pour le privé « à hauteur de 1 400 ». Soit dit en passant, l'enseignement privé est une fois de plus privilégié car il ne perd que 10 % des postes alors qu'il est fréquenté par 20 % des élèves.

Le non-remplacement d'un enseignant sur deux partant en retraite se fait donc cette fois-ci majoritairement par la disparition des stagiaires. Avec la fermeture des IUFM, les jeunes professeurs titulaires vont donc devoir enseigner à plein temps dès la première année. Or, comme ils sont le plus souvent nommés dans des villes ou des quartiers déficitaires en nombre d'enseignants parce qu'ils sont difficiles, leur tâche en sera rendue encore plus ardue. Il est vrai que l'Éducation nationale use et abuse de telles pratiques depuis longtemps, avec l'emploi d'auxiliaires et de vacataires lancés devant des classes sans préparation. Mais au moins, une partie des enseignants avait la possibilité de se former, ce qui disparaît aujourd'hui.

Le but du ministère de l'Éducation ne semble plus être d'assurer l'enseignement, mais de faire des économies qui permettront d'aider - encore - le patronat. Les patrons sont arrosés, les enfants et les enseignants trinquent.

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