Entre 2007 et 2008, alors que le nombre d'assujettis à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est passé de 527 900 à 566 000, la recette pour les caisses de l'État a reculé de 4,03 à 3,81 milliards d'euros.

Cette situation est le résultat des exonérations mises en place par le gouvernement. L'un des dispositifs, qui permet aux assujettis à l'ISF de réduire leur impôt de 50 à 75 %, dans la limite de 20 000 ou 50 000 euros par an, consiste à s'engager à investir dans les petites et moyennes entreprises.

En 2008, ce dispositif aurait dû rapporter aux PME 1,1 milliard d'euros d'investissements. Mais 800 millions seulement ont été réellement investis. Cela tient au fait que les riches contribuables ont la possibilité de placer leur argent directement ou via des fonds d'investissement collectif spécialisés. Et pour placer dans les PME les fonds collectés en 2008, ceux-ci ont jusqu'au 31 décembre 2010 !

Les responsables de ces fonds reconnaissent n'être guère pressés d'investir les sommes collectées dans ces entreprises, compte tenu de la conjoncture économique. Ainsi, certains admettent n'avoir investi ou simplement promis d'investir que 30 % des 40 millions collectés l'an dernier. Mais qu'on se rassure : en attendant, les fonds versés par les assujettis à l'ISF, et qui leur valent une réduction d'impôt, font l'objet d'autres placements qui leur rapportent.

Pour multiplier les cadeaux fiscaux qu'il fait aux plus riches, le gouvernement invoque la nécessité de relancer l'économie. Et ces derniers en profitent pour s'enrichir encore plus, sans se soucier ni d'augmenter les capacités de production de tout ce qui est nécessaire à la population, ni de créer des emplois.