France Télécom : Les cabines téléphoniques s'effacent devant la rentabilité financière03/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2131.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

France Télécom : Les cabines téléphoniques s'effacent devant la rentabilité financière

France Télécom veut faire davantage appel à la sous-traitance pour la maintenance des cabines téléphoniques. Selon la CGT, une intervention de maintenance sur une cabine coûte 86 euros, et l'objectif de la direction est de baisser ce coût de 25 % par le recours aux entreprises sous-traitantes.

Pour assumer un tel cahier des charges, celles-ci feront évidemment pression sur les salaires et les conditions de travail. Déjà, 320 salariés de France Télécom seulement sont chargés de la maintenance des quelque 150 000 téléphones publics, soit en moyenne à peine plus de deux salariés pour mille cabines ; et encore ce n'est pas toujours leur seule activité. Quand les employés seront mutés dans un autre service ou partiront en retraite pour céder la place à la sous-traitance, les choses ne vont pas s'améliorer. Déjà, nombre de cabines ne sont plus entretenues et, depuis 1996, près de la moitié ont été supprimées.

France Télécom invoque l'usage du téléphone portable qui a continué de se répandre, faisant baisser de 20 % entre 2007 et 2008 le chiffre d'affaires des cabines téléphoniques. Prendre en compte les intérêts de celles et ceux qui ont le moins de moyens financiers, souvent des personnes âgées, cela rapporte peu et n'a donc aucun intérêt pour France Télécom. Or, selon des estimations du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, le Credoc, 22 % de la population ne possède pas de téléphone mobile, plus pour des problèmes de pouvoir d'achat que par opposition de principe. De plus, pour limiter la facture du portable, nombre de personnes n'ayant plus de téléphone fixe se servent aussi des cabines téléphoniques.

La loi fixe, il est vrai, le minimum d'un téléphone public dans une commune de 1 000 habitants et d'une installation supplémentaire par tranche de 1 500 habitants. Mais il faudrait aussi savoir qui contrôle le nombre de cabines qui fonctionnent, alors que l'oeil de la direction de France Télécom est rivé sur le dividende à verser aux actionnaires.

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