États-Unis : Les travailleurs payent pour la restructuration de General Motors03/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2131.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Les travailleurs payent pour la restructuration de General Motors

Le 1er juin Barack Obama a annoncé la mise en dépôt de bilan de General Motors. Exactement comme pour Chrysler, General Motors a déjà obtenu l'accord du syndicat UAW pour réduire considérablement ses coûts au détriment des travailleurs.

En moyenne, ils vont perdre près de la moitié de ce qu'ils touchaient sous forme de salaires et d'acquis sociaux. Les retraités vont devoir payer beaucoup plus pour pouvoir se soigner car le syndicat a accepté que la moitié des 20 milliards de dollars que GM doit au fonds d'assurance médicale des retraités soit remplacée par des actions de l'entreprise.

Les travailleurs, pressés depuis des mois par le gouvernement, les médias, les patrons et le syndicat lui-même, soumis au chantage à la faillite, se sont résignés à voter pour l'accord en question.

Mais malgré toutes les concessions imposées aux travailleurs, le gouvernement Obama a décidé que General Motors devait déposer son bilan et qu'il lui accordait pour l'aider 30 milliards de dollars supplémentaires. Et GM a immédiatement annoncé qu'il fermerait 14 usines aux États-Unis, supprimant quelque 20 000 emplois, sans compter les 2 600 concessionnaires dont GM veut aussi se débarrasser.

La mise en dépôt de bilan va servir à aggraver encore les attaques contre les travailleurs. Le haut cadre qui chapeaute le service financier de GM a d'ailleurs déclaré que le dépôt de bilan « offrait une occasion unique pour rétablir un bilan sain ». C'est effectivement la manoeuvre largement pratiquée aux États-unis par les entreprises qui veulent se débarrasser de leurs obligations envers les travailleurs afin de rétablir et d'augmenter leurs profits. D'ailleurs Obama a lui-même reconnu que « la mauvaise passe n'était pas terminée » et que « des jours difficiles allaient venir ». Les attaques contre les salaires, les conditions de travail, les conditions de vie des retraités, vont se poursuivre. Le fonds de pension des retraités de GM est dans le rouge de 12 à 13 milliards de dollars et les pensions de retraite vont diminuer. Ce sont 500 000 retraités qui vont voir leur niveau de vie baisser dramatiquement. Quant à l'argent public, il coule à flots, argent que les travailleurs devront encore rembourser en tant que contribuables !

Mais le syndicat, lui, s'est engagé à ne pas déclencher de grève d'ici 2015, il détiendra lui-même 17,5 % de l'entreprise et aura droit à un siège au conseil d'administration. Plus que jamais, les dirigeants syndicaux vont collaborer avec la direction pour l'aider à faire des profits sur le dos des travailleurs. C'est dire qu'il faudra bien que ces derniers passent outre à la pression de la bureaucratie syndicale s'ils veulent se défendre.

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