Lear - Lagny-le-Sec (Oise) : 6e semaine de grève13/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2128.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lear - Lagny-le-Sec (Oise) : 6e semaine de grève

L'intervention des gardes mobiles mercredi 6 mai à l'usine de Lear à Lagny-le-Sec n'a pas entamé le moral des grévistes. C'est même l'inverse qui s'est produit. D'autant que le lendemain, jeudi 7 mai, le tribunal déboutait la direction de Lear de sa demande d'expulsion de l'usine de 15 travailleurs.

De plus, les ouvriers ont fait l'expérience que, quand elle est en leur faveur, la loi n'est pas appliquée avec la même rigueur. Après l'intervention des gardes mobiles, la direction a installé en toute illégalité des vigiles qui, une semaine après, n'ont toujours pas été expulsés. En effet une loi de 1983 interdit aux sociétés de gardiennage « de s'immiscer, à quelque moment et sous quelque forme que ce soit, dans le déroulement d'un conflit du travail ou d'événements s'y rapportant. » Ceux qui enfreignent cette loi sont en théorie passibles de trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.

Le jeudi 7 mai au soir, un camion de la mairie est arrivé avec des barrières de police. C'était, paraît-il, « pour sécuriser le site ». Les ouvriers se sont opposés à l'entrée du camion en disant qu'ils se chargeaient de garder l'usine eux-mêmes. Mais un quart d'heure après, une autre camionnette est apparue, avec les mêmes barrières, conduite cette fois par le patron des vigiles. Là, la coupe était pleine. Les grévistes ont bloqué les entrées et réinstallé à l'intérieur de l'usine la tente qui leur sert de salle à manger. Les vigiles, pourtant d'un gabarit assez conséquent, ont bien essayé de s'y opposer, mais ils ont dû plier face au nombre des grévistes. Après, ils sont restés bien sagement sur le côté.

Lundi matin 11 mai, des ouvriers de Lear soutenus par des salariés de Continental, sont allés à 150 demander des comptes au sous-préfet de Senlis, qui avait pourtant déclaré que jamais il n'enverrait la force publique contre les grévistes. Ils ont également exigé que PSA soit présent à la table de négociations.

En attendant, l'usine PSA d'Aulnay vient d'enregistrer un nouveau record avec plus de 15 000 voitures sans siège sur le parking.

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