YMCA - Colomiers (banlieue de Toulouse) : Les travailleurs handicapés veulent leurs 10 %06/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2127.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

YMCA - Colomiers (banlieue de Toulouse) : Les travailleurs handicapés veulent leurs 10 %

Important Centre d'aide par le travail, l'ESAT YMCA à Colomiers regroupe 300 travailleurs handicapés dont certains travaillent au restaurant YMCA.

Connu de beaucoup de travailleurs sous-traitants d'Airbus, il sert chaque jour entre 400 et 500 repas. D'autres font des activités de jardinage, d'imprimerie, mise sous pli, etc. Par exemple : création de dossiers pour des cliniques privées de Toulouse ou pour Airbus, collecte des bleus sales, lavage, fabrication d'étiquettes et repères avion...

À l'appel de l'association Droit Solidarité Handicap, 150 de ces travailleurs ont arrêté le travail mercredi 22 avril, manifestant l'après-midi jusqu'à la mairie de Colomiers. Et le lendemain, à une quarantaine, ils sont allés au salon de l'Autonomie à Toulouse où une sous-secrétaire d'État a bien été obligée d'entendre leur mécontentement.

Une circulaire gouvernementale du 1er juillet 2008 impose que les semaines de travail de 35 heures soient payées 35 heures avec une perte pour ceux qui auparavant travaillaient 39 heures et ont bénéficié du passage à 35 heures. Cela représente 10 % en moins sur les feuilles de paye depuis novembre 2008.

En novembre et décembre, le YMCA a compensé le manque à gagner mais depuis le début de l'année, ces salariés perdent en moyenne 58 euros par mois, soit un salaire mensuel par an ! C'est d'autant plus scandaleux que ces travailleurs, sous prétexte qu'ils sont handicapés et qu'ils bénéficient de l'AAH (Allocation Adulte Handicapé), ne touchent même pas le smic.

Il était question que l'AAH soit augmentée pour compenser ce manque à gagner, sauf que le gouvernement, à ce jour, n'a donné aucune directive à la CAF. Le Conseil général, sollicité, a affirmé : « Ce n'est pas nous, c'est la DDASS qu'il faut voir », quant à la DDASS, elle renvoie à la CAF. Résultat, « Tous, en disant c'est pas nous c'est l'autre, ont admis que cette perte d'argent était terrible pour nous, mais personne ne fait rien... On nous a baladés, endormis, menti et nos 10 % sont toujours ailleurs que dans nos poches. Maintenant, ça suffit ! », constate le tract des travailleurs de l'YMCA.

Finalement, le Conseil d'administration réuni le soir même a reçu une délégation de travailleurs et a décidé de « compenser » les mois de mars et avril et s'est donné jusqu'à fin mai pour trouver une solution.

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