Une fortune à l'ombre de l'État et de l'Union européenne06/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2127.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une fortune à l'ombre de l'État et de l'Union européenne

Commencée entre les deux guerres, la fortune de la famille Doux s'est envolée dans les années 1970 lors de la signature par l'État de nouveaux contrats pétroliers avec notamment l'Arabie saoudite. Doux fournit à celle-ci des poulets congelés, en touchant chaque année une part des aides à l'exportation de la Politique agricole commune, aujourd'hui de l'ordre de 220 millions d'euros. Selon un expert de l'Institut national de la recherche agronomique, « les montants peuvent paraître impressionnants mais ils étaient dix fois plus importants il y a dix ans ».

L'Union européenne justifie les aides aux capitalistes qui exportent des produits d'origine agricole par la « préférence communautaire », adoptée dès 1958 lors de la conférence de Stresa. Elle s'illustre par des droits de douane sur les produits importés aux frontières de l'Union européenne et le versement d'aides à l'exportation. Ces aides, appelées « restitutions », permettent aux exportateurs de faire sur le marché mondial le même profit qu'ils tireraient du prix interne à l'Union européenne, plus élevé.

Les accords internationaux de Marrakech de 1994, donnant naissance à l'Organisation mondiale du commerce, ont annoncé un arrêt, à terme, des subventions aux exportations agricoles de l'Union européenne. Mais quinze ans plus tard, elles sont loin d'avoir totalement disparu. Chaque mois, l'Union européenne continue à déterminer les taux d'aides en fonction des prix du marché mondial. Doux en bénéficie encore, tout en se félicitant d'être devenu un « leader de l'exportation » de la volaille, devenue la première viande consommée dans le monde, devant le porc, en progression de 4 % en 2008.

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