Les journées du 26 mai et du 13 juin : Dans quelles perspectives ?06/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2127.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les journées du 26 mai et du 13 juin : Dans quelles perspectives ?

Les huit centrales syndicales qui avaient appelé aux journées du 29 janvier, du 19 mars, puis du 1er mai, ont décidé d'appeler en commun à deux nouvelles journées. La première, le mardi 26 mai, va se traduire par des « mobilisations décentralisées adaptées à chaque situation locale », la seconde est prévue un samedi, le 13 juin. Les organisations se félicitent d'avoir su maintenir une unité que nombre de commentateurs estimaient fragile.

Certes, cette unité a été l'un des facteurs de réussite des trois journées de ce premier trimestre 2009. Y compris celle du 1er mai, même si elle s'est traduite par une participation moindre que celle des journées précédentes, a quand même rassemblé bien plus que les 1er mai d'un passé récent. On a pu noter en effet que la participation aux défilés du 1er mai était plus familiale et associait des salariés qui ont plus de difficultés à se joindre à des appels à la grève. L'unité est utile, mais à condition qu'elle soit un moyen d'élargir et de renforcer la confiance et la détermination des travailleurs, et qu'elle ne devienne pas un but en soi.

En tout cas l'ampleur de la participation à ces manifestations montre l'existence d'un mécontentement profond, général et persistant des travailleurs et de la population laborieuse. Les sacrifices que le patronat et le gouvernement voudraient imposer au monde du travail, et à lui seul, ne passent pas. De plus en plus d'hommes et de femmes manifestent ou font grève pour montrer qu'ils n'acceptent pas de subir en silence et qu'ils ne se laissent pas abuser par les discours menteurs qui visent à faire croire que, face à la crise, il faudrait que chacun y mette du sien.

La démonstration de l'ampleur du mécontentement populaire, mais aussi de la volonté de l'exprimer en répondant aux appels des organisations syndicales, n'est donc plus à faire. Faut-il en organiser deux nouvelles ?

Face à un gouvernement qui répète qu'il n'a l'intention de céder sur rien, face à un grand patronat dont l'unique souci est le maintien des dividendes des actionnaires, l'objectif pour les travailleurs ne peut se limiter à une énième démonstration qui répète la précédente. Il doit être de créer un rapport de force qui contraigne le front gouvernement-patronat à des reculs significatifs sur des revendications essentielles pour le monde du travail. Un tel rapport de force ne se construit pas sur un claquement de doigts, c'est vrai. Cela exige une volonté, une détermination qu'on a bien du mal à discerner dans l'attitude des huit confédérations syndicales réunies.

Pourtant, si les prochaines journées du 26 mai et du 16 juin doivent avoir un sens, c'est en s'inscrivant dans cette perspective.

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