La grippe : Une maladie ancienne, mais sans cesse nouvelle06/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2127.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

La grippe : Une maladie ancienne, mais sans cesse nouvelle

La grippe humaine est une maladie connue depuis l'antiquité. Elle est due à un virus qui a la particularité de changer en permanence. Ces changements se font le plus souvent progressivement, ce qui donne la grippe saisonnière considérée comme peu grave.

Mais de temps en temps le virus change d'un seul coup beaucoup plus que d'habitude, en se recombinant avec les virus d'autres espèces comme les oiseaux ou les porcs. Le nouveau virus contre lequel personne n'est immunisé se répand alors dans le monde et cela donne une épidémie humaine mondiale : une pandémie.

Il y a eu trois de ces pandémies au 20e siècle. La plus importante est celle dite de la « grippe espagnole » à la fin de la Première Guerre mondiale. Elle aurait fait un milliard de malades et de 20 à 50 millions de morts en deux ans. Les deux autres ont fait moins de victimes, un million de morts par exemple pour la grippe dite de « Hong Kong » en 1968. Ces différences peuvent s'expliquer par le contexte social, par exemple la guerre en 1918, par l'utilisation de thérapeutiques nouvelles, mais aussi par des inégalités de virulence des virus en cause.

Il est donc quasiment normal voire inévitable qu'apparaisse un jour une nouvelle pandémie de grippe. Par contre on ne peut pas prévoir quand, dans quelles circonstances, ni quelle virulence aura le virus.

L'épidémie de grippe chez les oiseaux (grippe aviaire) qui a débuté en 2004 semblait avoir la capacité de provoquer une pandémie. Ce nouveau virus des oiseaux peut rendre malades exceptionnellement des hommes et on craignait qu'il ne devienne transmissible entre ceux-ci. C'est à cause de cette menace que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a préparé un plan de réaction à la pandémie et conseillé à tous les gouvernements d'en faire autant.

Le virus qui vient d'apparaître au Mexique viendrait plutôt du porc. L'épidémie aurait commencé vers la mi-mars dans un village près de Veracruz où est installée une importante porcherie dans des conditions d'hygiène douteuses. De là, la maladie est devenue humaine et contagieuse et s'est répandue en un mois à l'ensemble du Mexique. Le 23 avril le gouvernement a déclaré qu'il y aurait environ 2 000 malades et plus de 150 morts. La contagion s'est propagée d'abord à proximité du Mexique puis en suivant les principales lignes aériennes. Un deuxième foyer important s'est développé aux États-Unis. Le mardi 5 mai, on en était à 1 085 malades confirmés par l'OMS dans 21 pays. Mais la mortalité de la maladie a été revue à la baisse et jusqu'à présent le seul cas mortel en dehors du Mexique est celui d'un enfant de deux ans aux USA. Pour l'instant le virus semble donc très contagieux mais provoque surtout des maladies bénignes. Il pourrait cependant devenir plus dangereux.

Il existe depuis quelques années des médicaments antiviraux mais ils ne seraient efficaces que pris dans les 48 heures après les premiers symptômes et peuvent seulement atténuer et raccourcir la maladie. De nombreux pays ont des stocks importants de ces médicaments et les laboratoires qui les fabriquent ont vu leurs actions monter en flèche. Contre la grippe, la meilleure arme connue est la vaccination mais, le virus étant nouveau, il faut fabriquer un nouveau vaccin, ce qui devrait prendre 4 à 6 mois. En attendant, il faudrait surtout limiter son extension, c'est-à-dire avant tout restreindre les déplacements et les contacts.

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