Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail : Perdre sa vie en la gagnant06/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2127.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail : Perdre sa vie en la gagnant

Depuis six ans l'OIT, Organisation Internationale du Travail, une branche de l'ONU, a fait du 28 avril la « Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail ». Cette initiative, pour platonique qu'elle soit, a le mérite de fournir des données sur le nombre des victimes directes de l'exploitation capitaliste dans le monde et en France même.

Ils sont éloquents : chaque jour 5 500 travailleurs décèdent suite à des accidents ou des maladies liées au travail. Tous les ans, on recense 360 000 accidents de travail mortels, 651 000 décès liés aux substances dangereuses. Et, en tout, 2,3 millions de morts. Il ne s'agit que des morts déclarés car les ouvriers qui travaillent dans les mines clandestines, en Chine ou ailleurs, les chercheurs d'or de Guyane, les damnés de la Terre et les travailleurs clandestins des chantiers des métropoles capitalistes meurent et sans entrer dans les statistiques.

L'OIT souligne que la crise économique va aggraver cette situation. D'une part parce que les conditions de travail empirent encore. D'autre part parce que les économies faites par les gouvernements touchent les divers services qui inspectent ou contrôlent les lieux de travail, de même que ceux qui sont chargés de la santé des travailleurs.

La mort au travail frappe en priorité dans les pays les plus pauvres, là où l'exploitation est la plus brutale et là où l'État n'a pas un centime à consacrer à la population. Mais pas seulement. En France, le dernier recensement en date fait état de 537 morts au travail en un an. De plus, une enquête de la Sécurité sociale a démontré que 40 % des maladies ou accidents déclarés au régime général de la Sécurité sociale relèveraient en fait du régime accident du travail-maladie professionnelle. Ces non-déclarations d'accidents seraient, d'après cette enquête, majoritairement le fait des employeurs qui cherchent ainsi à diminuer leurs cotisations de Sécurité sociale. Les services officiels avouent même que deux tiers des employeurs n'effectuent pas les enquêtes, pourtant obligatoires, sur les risques professionnels que subissent leurs salariés. Jusqu'au nouveau ministre du Travail, Brice Hortefeux, qui annonce que, face aux « 4 à 9 000 cancers d'origine professionnelle apparaissant chaque année, aux troubles musculaires et aux cas de harcèlement et de stress », il va mettre en place un « conseil d'orientation des conditions de travail » qui, il est vrai, ne coûtera pas cher, ni au gouvernement, ni aux patrons.

L'État français comme les organismes internationaux sont capables de donner des statistiques sur les accidents de travail et même sur la façon dont les patrons contournent les lois sociales. Ils sont bien incapables en revanche d'exercer de réelles pressions sur les employeurs pour les obliger à les respecter. Dans le monde de la propriété privée, « charbonnier est maître chez soi »... même s'il tue au travail les ouvriers !

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