Continental - Clairoix (Oise) : Huitième semaine de lutte06/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2127.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental - Clairoix (Oise) : Huitième semaine de lutte

Le 1er mai à Compiègne, la quasi-totalité des travailleurs de l'usine Continental de Clairoix conduisaient un cortège de près de 7 000 manifestants, dont les travailleurs en lutte de Lear, ceux de la Sodimatex, ceux d'Inergy ou de CIE Automotive, et bien d'autres travailleurs du public et du privé.

Ce nombre, certes moins important que le 19 mars, mais sans commune mesure avec le précédent 1er mai, montre combien toute la population dans la région se sent touchée, d'une façon ou d'une autre, par cette avalanche de licenciements, de fermetures d'usines ou de journées de chômage partiel.

Cela fait maintenant huit semaines que la direction de Continental a annoncé la fermeture de l'usine de Clairoix pour mars 2010. Et depuis, à chaque manifestation ou rassemblement, que ce soit à Reims, à Paris, à Sarreguemines, à Compiègne, ou à... Hanovre, les travailleurs de Continental se sont déplacés en nombre : 650, 1 000, 550, 400 et encore 1 000.

Deux jours avant le 1er mai, c'est encore à 400 qu'ils avaient fait le déplacement à Paris pour appuyer la délégation reçue au ministère de l'Industrie à Bercy par un représentant de l'État et par la direction Continental, celle de l'usine de Clairoix et du groupe Continental France. Cette délégation représentant les travailleurs dut taper du poing sur la table pour obtenir d'une part que le représentant de l'État présent, Philippe Gustin, s'engage à être autre chose qu'un simple médiateur, et d'autre part pour avoir en face, non pas les patrons locaux, mais « ceux qu'ils ont au bout du fil » (selon l'expression utilisée par un porte-parole), à savoir le président de tout le groupe, Karl Thomas Neumann.

Les travailleurs restent mobilisés. Ils ont pu vérifier depuis le 11 mars combien l'État et les patrons sont de connivence pour tenter de les endormir. En leur faisant miroiter un repreneur potentiel par exemple, pour ne citer que la dernière trouvaille en date. Mais ce « repreneur », venu de Dubaï, qui dit lui-même ne pas avoir suffisamment de capitaux pour investir, n'a jamais été pris au sérieux par les travailleurs, à juste titre. État et patrons tentent aussi de les diviser avec la convocation de sept travailleurs après le coup de colère du 21 avril à la sous-préfecture de Compiègne, côté État, et le lock-out de l'usine, côté patron.

En tout cas, si la direction de Continental comptait sur le fait que les travailleurs restent chez eux, c'est raté : les assemblées générales se tiennent tous les jours devant l'usine pour décider des actions. Lundi 4 mai et mardi 5 mai, elles ont encore regroupé 800 et 700 travailleurs.

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