CAC 40 : 35 milliards de dividendes06/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2127.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CAC 40 : 35 milliards de dividendes

Les actionnaires des entreprises du CAC 40 (les quarante plus importantes cotées à la Bourse de Paris) toucheront pour l'année 2008, d'après les estimations publiées par le journal Les Échos, la bagatelle de 35,5 milliards de dividendes. Dans le trio de tête on trouve Total qui distribuera 5,4 milliards d'euros, puis GDF Suez, 4,82 milliards et France Télécom avec 3,66 milliards. Sur les 40 entreprises, cinq seulement ont annoncé qu'elles ne verseraient aucun dividende. En 2007 les dividendes s'étaient élevés à 37,8 milliards. La baisse pour 2008 ne serait donc que de 14 % alors que les bénéfices nets diminueront de 40 %.

Les entreprises du CAC 40 ne peuvent pas montrer plus clairement que, crise ou pas, elles se refusent à demander le moindre sacrifice à leurs actionnaires, même si elles font moins de bénéfices. D'ailleurs parmi les cinq qui n'en font pas, deux, STMicroelectronics et Unibail-Rodamco, verseront quand même des dividendes...

Pour un des responsables du cabinet chargé de l'estimation, cela est normal car les dividendes « sont un signal de confiance que les entreprises donnent au marché. Les sociétés veulent fidéliser leurs actionnaires ». Il ne trouve rien à redire au fait que le rapport entre le résultat net et les dividendes versés serait maintenant de 60 %, un record jamais atteint depuis 1987.

Les actionnaires peuvent donc compter sur les directions des grandes entreprises qui font le maximum pour eux. D'ailleurs ces PDG savent bien que leurs propres rémunérations dépendent de ces actionnaires qui n'hésitent jamais à les remplacer - parachutes dorés à l'appui - si justement ils ne parviennent pas à leur verser des dividendes. Et pour verser des dividendes colossaux, ces mêmes dirigeants n'hésitent pas à fermer des usines, à ruiner l'économie de régions entières et à jeter dans la misère des milliers de salariés qui, eux, n'ont que leur salaire pour vivre.

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